Lors de l'examen du budget de la Sécu pour 2017 à l'Assemblée nationale, la ministre de la Santé a fait part de son opposition au conventionnement sélectif des médecins libéraux dans les zones surdotées. Une prise de position qui intervient après l'amendement voté par une quarantaine de députés socialistes. « Le gouvernement s'opposera à cet amendement car il rompt la dynamique incitative qui commence à porter ses fruits, et risque de pousser des praticiens à choisir la voie du déconventionnement », a fait savoir Marisol Touraine.

« Déconventionner, c'est un mot un peu chic pour dire que le malade ne sera plus remboursé », a poursuivi Marisol Touraine, défavorable à l'idée que son gouvernement puisse « porter la responsabilité historique d’avoir conduit à la création d’une médecine privatisée, non remboursée, concentrée dans les centres-villes ».

Les nouvelles mesures 

A contrario, la ministre a estimé qu'il fallait "poursuivre, amplifier la dynamique d'incitation" à l'installation des médecins. De quelle manière ? Par un amendement pour "constituer des équipes de médecins libéraux remplaçants auprès des ARS (Agences régionales de santé), qui viendront soutenir les médecins libéraux installés en zones sous denses". "C’est une attente forte, exprimée par les jeunes professionnels eux-mêmes", a-t-elle ajouté aux députés.

Marisol Touraine a également annoncé la mise en place "très prochainement d'une circulaire qui permettra à l’Ordre d'autoriser des médecins non thésés à venir en appui aux praticiens installés dans les zones peu pourvues ».