Les différentes étapes de la rentrée en termes d’obligation vaccinale et de pass sanitaire peuvent semer la confusion, notamment selon les secteurs. Vous avez certainement vu qu’une extension du pass sanitaire était effective ce lundi 30 août. Elle concerne les employés des lieux recevant du public devant lui-même présenter le pass sanitaire depuis près d’un mois (restaurants, cinémas, grands centres commerciaux, etc.).

Cette nouvelle étape ne vous concerne pas, même si vous vous situez en centre commercial. En effet, rappelons ci-dessous le calendrier qui, en tant que professionnel de santé, concerne les opticiens (et tous les collaborateurs en magasin, qui sont soumis aux mêmes règles) :

Calendrier de l'obligation vaccinale

Vos questions, nos réponses

  1. La responsabilité de l’employeur

Petite complexité : l’employeur ne peut pas exiger d’un employé qu’il se vaccine… Mais la vaccination devenant une règle pour pouvoir exercer, l’employeur doit la faire respecter. Si un salarié ne s’y soumet pas (selon le calendrier ci-dessus), il doit donc lui notifier sans délai la suspension de son contrat de travail. Celle-ci entraîne de facto une suspension de la rémunération. Si l’employeur refuse de contrôler ses employés, il s’expose à une mise en demeure et à des amendes pouvant aller jusqu’à 9 000 euros.

  1. Remplacer la suspension du contrat de travail par des congés ?

C’est possible. Salarié et employeur peuvent se mettre d’accord pour que le premier pose ses jours de congés payés. S’il lui en reste, évidemment.

  1. Le cas du CDD

Comme pour un CDI, peut suspendre un CDD (ou un contrat de travail temporaire). Mais il ne peut pas le rompre pour ce seul motif. A l’arrivée au terme du CDD, l’indemnité de fin de contrat ou de fin de mission reste due au salarié. Cependant, la période de suspension n’est pas comptabilisée.

  1. Les collaborateurs non salariés

Selon le ministère du Travail, l’obligation vaccinale ne s’applique pas si la personne effectue des tâches ponctuelles. Celles-ci sont ainsi définies : « intervention très brève et non récurrentes, pas liée à l’activité normale et permanente de l’entreprise. Le travailleur n’est pas intégré au collectif de travail et n’exerce pas son activité en lien avec le public. » Le ministère prend pour exemple un livreur ou un réparateur.

Pour un travailleur free-lance en contact avec les clients en magasin et, de surcroit, présent fréquemment, l’obligation vaccinale s’applique donc, comme pour tous les collaborateurs en magasin, diplômés ou non.

  1. Quid des clients ?

Vos clients sont soumis au pass sanitaire uniquement si vous vous situez dans un centre commercial de plus de 20 000 m² (à noter que l’obligation a été suspendue dans les Yvelines et le Haut-Rhin). Ce n’est pas à vous de les contrôler mais au personnel du centre commercial.

  1. Le port du masque

A partir de ce 30 août, le port du masque n’est plus obligatoire dans les lieux où tout le monde est soumis au pass sanitaire ou à l’obligation vaccinale, hors décrets ou décisions des magasins/enseignes (exemple : les cinémas UGC, Pathé-Gaumont et CGR ont décidé de maintenir l’obligation du port du masque). Ce qui n’est donc pas le cas pour la grande majorité des opticiens, comme vu plus haut (clients non soumis au pass sanitaire) : le masque reste donc obligatoire en magasin.

  1. Le certificat de rétablissement

Attention, ce certificat doit dater de moins de 6 mois. Si, par exemple, vous avez eu le Covid en avril, votre certificat est actuellement valable… Mais ne le sera plus en novembre. La vaccination sera alors obligatoire pour que vous puissiez continuer à exercer.

  1. La contre-indication

A noter que le certificat de contre-indication n’est que rarement décerné : en cas d’allergie à un des composants du vaccin, d’une réaction anaphylactique au moins de grade 2 à la 1ère injection, d’un syndrome inflammatoire multi systémique pédiatrique (PIMS) post-Covid-19, etc.

  1. Femmes enceintes

Si les femmes enceintes peuvent se faire vacciner dès le 1er trimestre de leur grossesse, l’obligation vaccinale en entreprise pour elles n’est effective qu’au début du 2e trimestre de grossesse.