Le texte va être débattu en séance publique entre le 16 et le 24 juin, mais la Commission Spéciale de l’Assemblée Nationale, qui examine le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, a validé la suppression de l’obligation d’ordonnance pour la délivrance de lunettes. Si le texte est adopté par les députés, l’ordonnance deviendra donc facultative pour se voir délivrer une paire de lunettes.

C’est lors de son passage au Sénat qu’un amendement Estrosi avait été voté sur ce sujet et inscrit dans la loi Macron sous l’article 11 quater C. Pour rendre valable cette mesure, la Commission Spéciale a supprimé le 1er alinéa de l’article L.4362-10 du code de la Santé Publique, qui subordonnait la délivrance de lunettes à l’existence d’une prescription médicale en cours de validité, ainsi que le 3e alinéa de l’article L.4362-11, conditionnant la durée de validité des ordonnances d’ophtalmologie.

Les opticiens pourront vendre des lunettes et lentilles sans présentation d’une ordonnance

Si la loi adoptée, les opticiens pourront donc vendre des dispositifs oculaires à n’importe quel patient. Une mesure que les ophtalmologistes n’acceptent pas. « Si la Loi Macron est votée en l'état, c’est la fin de la prévention oculaire. La plupart des glaucomes ne seront plus dépistés à temps et les opticiens pourront prescrire des lunettes à un enfant de 5 ans n'ayant jamais vu d'ophtalmo. On va vers une catastrophe sanitaire sans précédent ! », s’est indigné Thierry Bour, président du Snof. Et d’ajouter : « Au prétexte fallacieux de favoriser la vente de lunettes aux touristes, la Loi Macron va mettre un terme au dépistage ophtalmologique de l’ensemble de la population Française – en particulier chez les enfants ! ».

C'est l'Assemblée Nationale qui aura le dernier mot dans quelques jours...