Après les Tickets Restaurants et les bons cadeaux, le Chèque Santé fait son entrée dans la liste des titres de paiement. Dès le 1er janvier 2015, les Français pourront régler leur consommation de soins par le biais de ce portefeuille électronique, sans date limite d’utilisation. Médecine générale, chirurgie... mais aussi ophtalmologie et équipements optiques, plus de 30 spécialités sont concernées.

S’attaquer aux prestations peu ou pas remboursées

L’idée est née d’une expérience personnelle vécue par les deux fondateurs de l’entreprise montpelliéraine Care Labs SAS, alors que Vincent Daffourd, atteint d’une pathologie du système respiratoire, est suivi par Guillaume Gallois, masseur-kinésithérapeute spécialisé. Ensemble, ils décident de s’attaquer « aux prestations peu ou pas remboursées ». Dans un contexte politique de déremboursement ou de transferts de charges de la Sécurité sociale vers les Ocam, ils se sont donnés pour objectif d’offrir « un accès à tous les soins pour tous ». « Prenant en charge tout ce qui n'est pas remboursé par la Sécurité sociale ni couvert par les complémentaires, le Chèque Santé s'annonce comme un coup de pouce financier bienvenu », nous a confié Vincent Daffourd.

Un titre de santé dématérialisé exonéré de charges salariales

Mais concrètement, comment ça marche ? Commercialisé auprès des entreprises et des CE mais aussi des associations, des collectivités et même des Ocam, le Chèque Santé est exonéré de charges salariales et d’impôt sur le revenu contrairement aux contrats santé collectifs. Les bénéficiaires se verront créditer un montant, défini par l’employeur ou l’Ocam, sur un portefeuille électronique sans date limite d’utilisation. Pouvant cumuler plusieurs sources de financement, ils pourront s'en servir dès le 1er janvier 2015 pour régler en totalité ou en partie leurs frais de santé (consultations mais aussi produits ou prestations de prévention), chez les professionnels partenaires.

« Et contrairement aux Tickets Restaurants, explique Vincent Daffourd, le Chèque Santé n’est pas cofinancé. Dans le cadre d’une entreprise, par exemple, le salarié ne sera pas prélevé d’une partie du montant accordé par l’employeur. Les entreprises pourront, quant à elles, bénéficier d’une exonération de charges allant jusqu’à 5% du plafond mensuel de la Sécurité sociale. Pour 2014, cela équivaut à 156 euros par salarié », continue-t-il avant de citer une étude menée par l’Agence européenne de santé et sécurité au travail qui démontre que « pour un euro investi en prévention santé dans l’entreprise, le retour sur investissement est en moyenne de 13 euros sur quatre mois et par salarié ».

« En discussion avec des réseaux d’opticiens indépendants »

Avec 10 000 professionnels de santé partenaires à ce jour, les fondateurs de Care Labs SAS espèrent compter 100 000 inscrits sur la plateforme d’ici fin 2015. « En optique, nous avons pour le moment des ophtalmologistes et des orthoptistes. Nous sommes en discussion avec des réseaux d’opticiens indépendants et des associations d'opticiens solidaires », nous a confié Vincent Daffourd qui précise que « pour s’inscrire, il suffit de renseigner le formulaire disponible sur le site Internet de l’entreprise ». Les partenaires recevront à partir de mi-décembre un kit de communication à destination des clients et une vitrophanie à apposer sur la vitrine du magasin. « Nous mettons également en place un système de répertoire et de géolocalisation afin que les bénéficiaires du Chèque Santé puissent identifier les professionnels qui l’acceptent », précise-t-il.

Enfin, concernant le règlement des prestations, le virement est validé 48 heures après l’enregistrement du paiement. 3% de frais sont retenus au titre du traitement administratif. Aussi, s’il y a un reste à charge de 100 euros et que le porteur souhaite régler avec son Chèque Santé, l’opticien sera crédité de 97 euros. « Si le succès est au rendez-vous alors nous aurons la capacité concrète de négocier avec nos partenaires bancaires de meilleures conditions », conclut Vincent Daffourd.

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