frederic_poux_bd.jpgPlutôt en retrait des discussions ces derniers mois, l’enseigne Alain Afflelou se concentre sur le développement de son réseau en France et à l’International. Ouvertures et renforcement des magasins existants, projet e-commerce, ... Frédéric Poux, président du directoire, a répondu aux questions d acuite.fr.

Acuité : Comment voyez-vous le marché français actuellement ?

Frédéric Poux : Les pays en crise, ou qui pensent l’être, ne ressemblent en rien au marché français. Nous avons l’expérience de l’Espagne, avec plus de 300 magasins, où la consommation s’est arrêtée d’un seul coup avec des chiffres en baisse de 20 à 30% pendant plus de 24 mois. Fort heureusement, la vie sans lunettes n’existe pas. Si on peut différer l'achat, on ne peut pas sans passer. A un moment, les porteurs reviennent en magasin et là il faut être prêt à les accueillir. En Espagne, depuis 2 ans, les chiffres se sont inversés car nous sommes restés dans notre sillon. Nous ne sommes pas tombés dans des logiques « hard discount », allant jusqu'à -70% sur les montures et verres comme certains confrères. Il s’agit avant tout de prendre du recul sur ces cycles de consommation pour éviter de tomber dans les extrémités.

A : Quelles sont alors vos ambitions pour l’année à venir ?

F.P. : Nous avons pris une envergure internationale avec une présence dans 11 pays. Nous sommes, pour le moment, les seuls à nous exprimer sur autant de territoires avec la même enseigne, ce qui nous donne une vision originale du secteur. Le marché français n’a pas la population pour absorber sans cesse des créations de magasins. Aussi, nous voulons agir de manière responsable en renforçant les points de vente existants sans pour autant découper les zones de chalandise. Par ailleurs, nous avons un objectif de 1 500 magasins sur l’Europe (Espagne, Portugal...) dans les 3 années à venir (contre 1 200 actuellement, ndlr) avec un renforcement à l’international et notamment en Chine. Notre modèle a démontré sa capacité à s’exporter, l’objectif étant que le poids de la France ne soit plus une fragilité afin de pouvoir résister aux aléas d’un pays qui dévisse ou aurait des difficultés.

A : Vous allez également travailler avec les jeunes générations d’opticiens...

F.P. : Oui, nous souhaitons accompagner les jeunes opticiens en recherche d’un développement. Le programme « adelante », d’ores et déjà éprouvé en Espagne, leur offre la possibilité de s’installer par acquisition ou création avec notre aide. Ils sont sélectionnés sur dossier à travers des critères d’expérience (2 à 3 ans en magasin) et de motivation (caractère entrepreneurial). Nous avons pour ambition de financer 25 projets en France cette année.

A : Qu’en est-il de votre projet e-commerce annoncé par M. Afflelou en septembre dernier ?

F.P. : Grâce à une plateforme logistique que nous avons mise en place, le site affleloustore.com offre depuis le 1er décembre la possibilité d’être livré à domicile mais reste une place de marché digitale. L’internaute choisit un magasin référent, qui vend et facture le produit au consommateur. Nous ne souhaitons pas opposer les points de vente physiques aux atouts du e-commerce. Ces deux mondes sont complémentaires et offrent une expérience client interactive.

Pour ce qui est du lancement de la vente de lunettes en ligne, nous fonctionneront sur le même principe. Les opticiens vendront. Nous proposerons l’essayage virtuel et la prise de mesure, y compris pour les progressifs, en partenariat avec un système américain qu'on estime être optimum. Notre projet sera dévoilé d’ici la fin de ce premier trimestre.