Depuis le 1er janvier 2016, dans le cadre de l’Accord National Interprofessionnel (ANI), tous les salariés du secteur privé doivent bénéficier d’une complémentaire santé collective, prise en charge à 50% par l’employeur à minima. Deux ans plus tard, le bilan semble plus que mitigé.

Selon une récente étude du Crédoc pour le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP), 6% des salariés étaient non couverts par une complémentaire santé en 2013 contre 5% en 2017. En outre, 37% des employeurs ont mis en place le niveau de garantie minimum prévu par la loi.

Surcomplémentaire, oui mais…

Ainsi, pour améliorer leur niveau de couverture, 22% des salariés ont contracté à titre individuel une surcomplémentaire. Le surcoût moyen mensuel atteint 49 euros, soit 588 euros par an, selon le cabinet expert Deloitte. Une situation qui crée une inégalité d’accès aux soins.

Les dépassements d’honoraires

Interrogé par nos confrères du Parisien, Christophe Chapalain, directeur du territoire Nord chez Humanis, préconise une lecture attentive du contrat de base avant de souscrire à une surcomplémentaire. « Beaucoup offrent des services permettant déjà de réduire le reste à charge. Par exemple, l’accès à un opticien ou dentiste du réseau de soins de l’assureur où les tarifs ont été négociés », rappelle-t-il.

De son côté, Mathieu Escot, directeur des études à l’UFC-Que Choisir, explique : « dans les contrats de base, l’optique est bien remboursée, car les plafonds sont très hauts. Le problème, ce sont les dépassements d’honoraires des spécialistes quand ils sont supérieurs à 200% par rapport au tarif Sécurité sociale ».

Pour Mathieu Escot, la surcomplémentaire est « intéressante en cas d’hospitalisation (opération de chirurgie ou anesthésie), car il y a un risque de très gros dépassements d’honoraires ».