Le comité de suivi du 100% santé le 18 avril dernier n’a duré que 2 heures et n'a pas pu donner lieu à des débats entre les différents acteurs. C’est donc par médias interposés que les mécontentements s’expriment, suite aux propos de la 1ère ministre Elizabeth Borne concernant le rôle des Ocam dans la réforme du 100% Santé. 

  • Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale CTIP (Centre technique des institutions de prévoyance), a fait part de son indignation sur les réseaux sociaux suite aux propos d’Elizabeth Borne qui avançait le fait que les complémentaires santé ont « des marges de manœuvre » pour prendre en charge l’extension de la réforme 100% Santé : « Les contrats collectifs en santé sont déjà déficitaires techniquement, comme le note la Drees. Or toute nouvelle dépense doit être financée. L’équilibre financier des contrats santé est un enjeu majeur de cette réforme, trop souvent sous-estimé, et sur lequel repose pourtant le rapport coût/bénéfices dans l’accès aux soins pour les assurés ».
  • Marianne Binst, directrice générale de Santéclair, n'y va pas par 4 chemins : « l'extension du panier A en optique est une fausse bonne idée. Au lieu de vouloir étendre quelque chose qui n'a pas marché, il faut peut-être se demander pourquoi cela n'a pas marché ? Le 100% Santé a très bien fonctionné en audio et en dentaire, mais pas en optique : ce n'est pas en voulant l'étendre que ça va régler le problème, au contraire, cela va rendre le marché encore plus complexe ». Voir vidéo ci-dessous :
  • Chez nos confrères de l’Argus de l’assurance, le DG de France Assureurs a réagi : « Ceux qui nous accusent d’"hurler avant d’avoir mal" sont ceux-là même qui nous affirmaient avant le lancement de la réforme du 100 % santé qu’elle se ferait à coût nul pour les complémentaires. Pour le gouvernement, trouver une solution d’extension de la réforme du 100% Santé semble vouloir dire : imposer une décision aux organismes complémentaires, charge à eux de la financer », 
  • Thomas Saunier, directeur général de Malakoff Humanis, indiquait dans Les Echos que si le 100% Santé a été jusqu’ici un succès, « son efficacité et son efficience auraient été plus grandes si les organismes complémentaires y avaient été mieux associés dès le départ, comme en témoigne le peu de recours aux produits 100 % santé dans l'optique. Il nous faut donc travailler ensemble. »