Dans les prochaines années, le cinéma en 3D devrait largement se développer. Le 60ème Festival de Cannes, qui s'est clôturé le 27 mai, a été l'occasion de promouvoir cette technologie, avec notamment la diffusion en relief d'un concert du groupe irlandais U2, laquelle donnait, selon les spectateurs, l'impression de pouvoir toucher les musiciens ou encore de se trouver au coeur du public. En marge du festival, la société française 3Dlized a effectué une démonstration de son procédé permettant de générer une vision en relief à partir d'une version numérique d'un film. "Avatar", la prochaine superproduction du réalisateur James Cameron sera quant à elle aussi réalisée en 3D, comme les futurs chefs d'oeuvre de Georges Lucas et de Steven Spielberg.
Dans une interview donnée au quotidien Les Echos, Jeffrey Katzenberg, le PDG du studio Dreamworks, spécialisé dans les films d'animation comme "Shrek", a également annoncé que "d'ici 2009, tous nos films seront réalisés en 3D".

Le développement du marché des lunettes 3D ira ainsi de pair avec l'essor annoncé du cinéma en relief. Car en effet, celles-ci restent indispensables au spectateur souhaitant profiter de "l'effet réalité" de ce type de production.
Il existe deux types de lunettes 3D. Celles dites "passives" sont des lunettes anaglyphes (filtre rouge sur l'oeil gauche et filtre bleu sur l'oeil droit) : peu onéreuses, elles peuvent être remplacées à chaque séance. Elles sont utilisables dans les salles dotées d'un écran spécifique et d'un projecteur muni d'un filtre actif polarisé. Les autres, dites "actives", commandées par un lecteur infrarouge, occultent tour à tour la vision de l'oeil gauche et de l'oeil droit. Elles ne nécessitent pas d'écran spécifique mais leur coût est plus élevé, d'environ 40 euros pièce.

Pour Jeffrey Katzenberg, le fait de "porter des lunettes au cinéma" ne sera pas un frein à l'essor du cinéma 3D. "Quand vous jouez au football, vous avez besoin de chaussures, pour le tennis, il vous faut une raquette, pour le cinéma, il vous faudra des lunettes" a-t-il déclaré aux Echos.
Si jusqu'ici, les salles projetant des films en relief fournissent l'équipement adéquat, le dirigeant de Dreamworks estime que bientôt, "les spectateurs auront leur paire de lunettes avec eux" et que "c'est un nouveau marché très prometteur qui s'ouvre".
D'autant que, d'après diverses enquêtes réalisées aux Etats-Unis, le public est prêt à payer davantage pour s'offrir une "immersion" dans les films. Avec une offre cinématographique plus importante, nombreux sont ceux qui souhaiteront avoir "leur" paire de lunettes 3D.