Les dossiers chauds à traiter pour Agnès Buzyn ne manquent pas. Mais, la nouvelle ministre de la Santé a défini plusieurs priorités dans les prochaines semaines : le budget 2018 de la Sécurité sociale (PLFSS), un audit sur le tiers payant généralisé, les déserts médicaux, la suppression du numerus clausus et le développement des maisons de santé ainsi que « la fronde des dentistes libéraux ». 

En premier lieu, Agnès Buzyn devra préparer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018, qui sera présenté dès l’automne. Une mission qui s’annonce difficile, car la branche maladie accuse toujours un déficit de 4,8 milliards d’euros. Dans le même temps, Emmanuel Macron a promis de « réaliser 15 milliards d’euros d’économies sur l’Assurance maladie, sans déremboursement de soins inutiles ni de suppression de postes de soignants ». La construction de l’objectif national des dépenses d’Assurance maladie (Ondam) sera donc « un exercice d’équilibriste », note nos confrères du Figaro, rappelant que le président a fixé sa progression à 2,3% sur la période 2018-2022.

Deuxième dossier important : le tiers payant généralisé mis en place sous le quinquennat de François Hollande. Certains d’entre vous souhaiteraient voir disparaître ce dispositif pour ne plus « être emmerdé ni par les réseaux, ni par les mutuelles ». A défaut de supprimer le tiers payant, Emmanuel Macron s’est prononcé lors de sa campagne en faveur d’un tiers payant « facultatif », autrement dit « généralisable », et non « généralisé ». Plus récemment, le Premier ministre, Edouard Philippe, a également annoncé que le gouvernement va procéder à l’évaluation du tiers payant généralisé.

La loi Santé prévoit le tiers payant doit s'appliquer à tous les Français à partir du 30 novembre 2017, mais seulement pour la prise en charge par le régime obligatoire (RO).

Autre sujet phare : les déserts médicaux, contre lesquels Agnès Buzyn « va devoir multiplier les mesures », afin d'encourager le développement des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), comme l’a promis Emmanuel Macron. Le numerus clausus pourrait également être revu, mais rien n’est défini à l’heure actuelle.

Enfin, la ministre de la Santé devra aussi gérer « la fronde des dentistes libéraux ». Les professionnels de santé sont appelés à faire grève jusqu’au 18 juin. La raison ? Protester contre la réforme de leurs tarifs, prévue par le règlement arbitral imposé par le précédent gouvernement, après l’échec des négociations tarifaires entre les syndicats (FDSL, CNSD, Union dentaire) et l’Assurance maladie. Selon nos confrères du Figaro, il prévoit à compter du 1er janvier 2018, un plafonnement des tarifs des prothèses (couronnes, bridges, implants), en échange de revalorisation des soins conservateurs, comme le détartrage.

Les dentistes s’insurgent, expliquant que ce sont les soins réalisés avec des prothèses dentaires qui leur rapportent le plus d'argent, et leur permettent ainsi de rentrer dans leurs frais.