Lors de sa visite chez Optic 2000 ce jour, Benoît Hamon a répondu à nos questions concernant les articles 17 quater et 17 quater A du projet de loi relatif à la consommation, adoptés le 12 septembre dernier au Sénat*. Il a notamment estimé que si certaines mesures ne font pas toujours plaisir, comme de « permettre aux grandes surfaces de vendre des solutions pour l'entretien des lentilles afin de soutenir le pouvoir d'achat des Français, d'autres mesures fortes vont dans le sens des demandes formulées par les opticiens, comme l'allongement de la durée de validité des ordonnances de 3 à 5 ans. [...] Cela répond aussi au besoin en santé visuelle des Français, a précisé le ministre. C'est incontestablement dans l'intérêt des patients. Cela ne fait peut-être pas plaisir aux ophtalmologistes, c'est plutôt dans le sens des opticiens. Ca va aussi dans le sens du pouvoir d'achat du consommateur ».
Revenant sur la suppression de l'obligation de diplôme d'opticien-lunetier pour diriger ou gérer un magasin d'optique, Benoît Hamon estime qu' « on considère aujourd'hui qu'il y a une vraie critique qui existe sur le monopole des opticiens sur ce métier et sur la vente. Ce phénomène est d'ailleurs pointé comme l'une des raisons pour lesquels les tarifs seraient aussi élevés ».
Concernant l'encadrement des ventes en ligne des produits optiques, « nous avons souhaité qu'elles soient encadrées par un opticien, a souligné le ministre. C'est une mission importante pour laquelle ces professionnels sont formés et qui justifie que, pour la vente de lunettes même sur Internet, on maintienne cette notion de conseil. C'est une manière pour nous de conforter une profession qui est un maillon indispensable dans le conseil et la vente de lunettes aux Français ».
Enfin, Benoît Hamon s'est voulu rassurant : « Nous considérons que le métier d'opticien est un métier important. On ne peut pas vendre des lunettes comme on vend un produit de grande consommation. Ce qui justifie de notre part une attention toute particulière sur ce secteur et à la mission qu'ils rendent aux Français, même si on s'intéresse beaucoup au prix d'achat des lunettes et au prix que paient les consommateurs ». Selon lui, « la réalité, c'est que les raisons du surcoût de l'optique en France, comparé à d'autres pays, sont le fait d'un meilleur remboursement. Ce qui pousse les opticiens à s'aligner et à construire leurs marges sur le système de forfaits des Ocam. Aujourd'hui, la lunetterie est un des éléments de différenciation entre les différents organismes complémentaires, qui crée un marché très concurrentiel et une situation plutôt favorable aux opticiens. Le point positif, c'est que nous constatons que le reste à charge a diminué, passant de 37 à 26% en quelques années. Il faut faire aussi attention à connaître le reste à charge réel des Français et se méfier des comparaisons grossières avec l'Allemagne ou encore l'Italie, comme on peut le voir ici ou là (comme dans le quotidien Aujourd'hui en France de ce jour, ndlr) », a-t-il conclu.
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