La Mutualité Française va apporter sa contribution aux travaux sur un reste à charge zéro en optique à l'horizon 2022. Elle entend faire une série de propositions d'ici la fin de l'année. « Je souhaite qu'une partie importante du conseil d'administration de décembre 2017 soit consacré à la maîtrise du reste à charge, avec des premières pistes d'action. Celles-ci pourraient constituer une base de discussion avec les pouvoirs publics, notamment si les négociations démarrent en début d'année 2018 », fait savoir Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, selon l'agence fédérale d'information mutualiste (Afim). Le calendrier devrait être précisé prochainement lors d'une réunion au ministère de la Santé.

Mais, la Mutualité Française planche d’ores et déjà sur le sujet. « Nous avons commencé à tester différents scénarios avec des mutuelles. J'appelle d'ailleurs ces dernières à se mobiliser dans ce travail collectif, car ce sont les premières impactées ! Nous avons aussi rencontré les autres familles de complémentaires santé afin d'avancer dans des voies communes », explique Thierry Beaudet.

La réflexion va également être menée avec les professionnels de santé concernés. A ce sujet, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, a annoncé l'ouverture dans quelques jours des négociations avec les professionnels de l'optique.

Agir sur deux leviers

Comment parvenir à un reste à charge zéro pour les lunettes ? Le président de la Mutualité Française veut agir sur deux leviers* : de meilleurs remboursements mais aussi une action sur les tarifs des professionnels de santé. « C'est toute l'idée de nos réseaux en optique et audioprothèse. Nous demandons donc que soit confortée notre capacité à dialoguer et contractualiser avec les professionnels de santé pour un réel effet sur les prix », affirme-t-il. Et de poursuivre : « en tenant compte des disparités qui existent sur le territoire, nous devrions être en capacité de nous accorder, non pas sur des tarifs réglementés, mais sur des tarifs encadrés ou plafonds : là, on joue vraiment sur le reste à charge de nos adhérents car on augmente les remboursements tout en évitant l'effet inflationniste.

Pour Thierry Beaudet, le congrès de la Mutualité Française de juin 2018, à Montpellier, pourrait être « le rendez-vous incontournable de l'agenda social » pour dévoiler les arbitrages du gouvernement en la matière.

*Coût de la suppression des restes à charge pour l'optique médicale, les soins dentaires et les prothèses auditives : 4,4 milliards d'euros par an, dont notamment 1,48 milliard pour les lunettes.