Avec la propagation de la pandémie de Covid-19, ce sont désormais plus de 3 milliards de personnes qui sont confinées, et tous les continents sont touchés. Comment les opticiens à l’étranger vivent-ils cette situation et s’organisent-ils ? Quels sont les dispositifs d’accompagnement dont ils disposent ? Acuité vous propose une série de témoignages de vos confrères. Notre série nous emmène aujourd'hui en Australie.

En Australie, le dernier bilan fait état de 5 895 cas avérés et 46 décès liés à la pandémie de Covid-19. La partie Est du pays est la plus touchée. On se souvient notamment que l'acteur Tom Hanks, en tournage dans le pays, et sa femme ont été contaminés en mars. Cela fait désormais 15 jours que l'Australie est confinée. Avec l'accord de l'OMS, des vaccins viennent d'être testés.

Voici donc le quatrième épisode de notre série avec Valentine Girre, opticienne manageuse dans un magasin indépendant à Melbourne et installée depuis 10 ans dans le pays.
 

Acuité : Quel est l’état d’esprit de la population ?

Valentine Girre : On sent l’inquiétude monter fortement depuis deux semaines, avec un bondissement du nombre de cas enregistrés.
 

A. : Les opticiens poursuivent-ils leur activité ?

V.G. : Depuis le week-end du 22 mars, des mesures de confinement ont été prises pour fermer les restaurants ou les bars, mais les commerces de détail restent ouverts et les rues passantes ont encore du monde. On a perdu en quelques jours 60% de fréquentation, mais il y a eu une augmentation très forte des commandes de lentilles car les clients font des provisions. On a aussi pu basculer par téléphone un certain nombre de consultations de thérapie visuelle. On en fait 2 à 3 pour un total de 8 à 10 par jour. Les ventes d’équipements se sont quant à elle effondrées de près de 70%.
 

A. : Comment la profession s’organise-t-elle en temps de confinement ?

V.G. : On veut rester ouvert le plus longtemps possible pour maintenir le service. On bascule par téléphone les commandes et on s’apprête à utiliser l’application Zoom pour assurer les séances de thérapie visuelle.
 

A. : De quelles aides publiques disposez-vous ?

V.G. : L’État a rapidement mis un plan d’aides publiques à hauteur de 35 milliards de dollars sur la table, avec des dispositifs dédiés pour les PME. Pour l'heure, la propriétaire du magasin veut éviter d’avoir à licencier le personnel, c’est sa priorité. Elle nous a demandé si l’on était d’accord pour continuer et si l’on se sentait suffisamment en sécurité. Je réfléchis avec elle à des restrictions de salaire pour tenir le plus longtemps possible, en évaluant le minimum qui nous est nécessaire individuellement.

 

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