Mise à jour du 18/06/2020 à 16:58 : Précision importante

Le site Guide Santé a publié un nouvel article précisant qu'il est « indispensable de rappeler que notre étude a été réalisée dans un contexte particulier sur une période dont la première semaine relevait encore du confinement et les deux suivantes correspondaient à une reprise progressive de l'activité ».

Actuellement, 1 ophtalmologiste sur 2 partant en retraite n’est pas remplacé : pour 250 départs à la retraite chaque année, seuls 150 nouveaux ophtalmologistes sont formés. Des territoires entiers vont bientôt se retrouver sans praticien, avec des besoins qui vont croître à minima de 25% dans les 10 prochaines années [Snof 2017], selon le site le-guide-sante.org.

Partant de ces enseignements, une enquête « patient mystère » sur les délais d’attente en ophtalmologie a été menée en janvier et février 2020 sous la houlette du Dr. Stéphane Basch, médecin de santé publique. Au total, 6 045 cabinets d'ophtalmologie soit 4 719 ophtalmologues conventionnés (en exercice sur un ou plusieurs cabinets dits secondaires) répartis sur l'ensemble de la France métropolitaine ont été consultés.

La première partie des résultats a été présentée le 2 mars dernier. Une 2e vague a été ensuite réalisée entre le 4 et le 25 mai 2020.

De grandes disparités en fonction des territoires

S’appuyant sur une carte de France interactive, le Guide Santé met en exergue la situation « préoccupante » de l’accès aux soins en ophtalmologie. Alors que le délai moyen national d’attente (sauf urgence) pour une consultation est de 63 jours, de grandes disparités apparaissent en fonction des territoires. 8 départements sont qualifiés de déserts médicaux en ophtalmologie avec aucun rendez-vous obtenu pour des nouveaux patients : Les Ardennes, La Creuse, La Haute-Loire, La Haute-Marne, Les Hautes-Pyrénées, La Lozère, La Meuse et Les Vosges.

En revanche, d’autres départements sont plus avantagés : délai de 22 jours à Paris, 37 jours dans les Alpes-Maritimes ou encore 38 jours dans les Hauts-de-Seine.

Par ailleurs, selon l’étude, la ville de Limoges compte 21 cabinets, mais 1 seul donne un rendez-vous à 429 jours. Dans le Pas-de-Calais à Bruay-la-Buissière, pas de rendez-vous. Ce département compte seulement 6 cabinets d’ophtalmologie.

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Précisons que selon les auteurs de l'étude, les 37 centres Point Vision n’ont pas été comptés dans la base analysée des cabinets d’ophtalmologie conventionnés. « Ces centres ne peuvent pas être considérés comme un exercice libéral stricto sensu : ophtalmologues « chefs de centre Point Vision », process industriel, partenariat avec des mutuelles (Malakoff Humanis, MAAF…) », peut-on lire sur le site Guide Santé.

29% de 60 ans et plus en 2025

Au-delà de la pénurie d’ophtalmologistes et de leur répartition géographique inégale, le vieillissement de la population continue d’augmenter : les 60 ans et plus, atteindront les 29% en 2025. Or, les pathologies oculaires sont en hausse et nécessitent un suivi avec l’âge. Le nombre de cataractes opérées a été multiplié par 6 en 25 ans et la prise en charge des Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est en forte augmentation.

Pourtant, toujours selon le site :

  • les ophtalmologistes travaillent souvent plus de 50 heures par semaine ;
  • ils ont augmenté leur activité individuelle en moyenne de 30% en 10 ans,
  • ils détiennent le record d’actes par praticien toutes spécialités soignantes confondues.

Cette étude montre que le problème de la prescription et de façon générale les problèmes de santé visuelle des Français restent entier.