« Ils » ouvrent des boutiques tous les jours, sous l'étiquette « Réparation de lunettes solaires ». « Ils » minent notre profession au Maroc. « Ils », ce sont les faux opticiens, qui pullulent dans l'Etat le plus occidental du Maghreb.

En théorie, la pratique du métier d'opticien y est aussi réglementée qu'ailleurs : aucun praticien ne peut exercer cette profession sans autorisation préalable fournie par le Secrétariat général du gouvernement (SGG), qui n'est délivrée que si le professionnel justifie d'une formation sanctionnée par un diplôme d'Etat ou décroché à l'étranger.

Or, d'après Bilal Hachimi, opticien et membre du bureau régional des opticiens de Salé, les « faux praticiens » ouvrent chaque jour des boutiques de ventes médicales, là où ils disposent d'autorisation pour la réparation de lunettes solaires et ce, dans la plus totale impunité. Outre de vendre des lunettes correctrices, les vendeurs dénoncés par M. Hachimi pratiqueraient aussi des examens de la vue, là encore au mépris des lois. Devant l'inertie des pouvoirs publics, ce genre de situation se multiplie : rien que dans son quartier, le jeune opticien dénombre quatre « fausses optiques » Une accusation que dément le responsable des affaires économiques de la commune, M. Benaisa.

L'autre problème soulevé par Bilal Hachimi est celui de la vente de verres médicaux, qui serait non-réglementée. Le marché marocain se retrouve dès lors inondé de lunettes fabriquées à base de déchets plastiques et ferreux recyclés en Chine. L'absence complète de statistiques sur les conséquences de l'usage de ces verres empêche de mesurer les dégâts causés par leur port, selon cet opticien de Salé.

C'est donc un cri de détresse que lance Bilal Hachimi aux autorités locales afin qu'elles interviennent au plus vite pour réglementer le secteur et encadrer la pratique de la profession au Maroc.