Face aux défis croissants en matière de santé visuelle, notamment dans les déserts médicaux, les solutions numériques s’imposent comme des outils indispensables pour repenser les organisations de soins. Parmi les outils de la télémédecine, la téléconsultation et la téléexpertise sont particulièrement adaptées à la filière visuelle avec l'opticien comme pierre angulaire de ces solutions car, c’est un professionnel de santé accessible rapidement, réparti sur tout le territoire français avec son réseau de 14 000 magasins lui confèrant le meilleur maillage territorial d’Europe.
Décryptage et comparatif d’une évolution de la profession
♦ La téléconsultation :
La téléconsultation est une consultation avec un ophtalmologiste à distance via une liaison vidéo. Pour ce faire, l’opticien doit faire l’acquisition de matériel spécifique (unité de consultation adaptée, tonomètre et éventuellement rétinographe) qui sera pris en main à distance par un professionnel de santé pour la réalisation des mesures puis passera ensuite la main à l’ophtalmologiste.
La téléconsultation permet donc au patient d’avoir accès à un ophtalmologiste à distance. Ce dernier, en fonction de son analyse pourra éventuellement proposer au patient une prescription d'équipement optique s’il le juge pertinent. A noter qu’une téléconsultation requiert environ le même temps médical qu’une consultation en présentiel, cette solution ne permet donc pas d’augmenter le flux mais simplement d'accéder à des patients éloignés ou rencontrant des difficultés d’accès à un ophtalmologiste.
Dans ce process l’opticien, bien qu’indispensable pour son unité de lieu, joue un rôle passif.
♦ La téléexpertise :
La téléexpertise est une transmission de demande et de données entre un professionnel de santé requérant (l’opticien) et un médecin requis (l'ophtalmologiste). Comme l’autorisent ses prérogatives, l’opticien collecte un ensemble de données médicales et optiques qui seront transmises à un ophtalmologiste à distance. Sous quelques heures à quelques jours, l'ophtalmologiste aura pris connaissance des éléments et pourra alors fournir un avis d’expert, des conseils et recommandations au patient, une demande d’examens complémentaires si nécessaire, une orientation vers un autre professionnel de santé (avec organisation de la continuité des soins) et au besoin lui renouveler ou prescrire un équipement optique.
Dans ce système, l’absence d'échange systématique entre le patient et l’ophtalmologiste permet un gain de temps significatif en comparaison d’une consultation en présentiel ou d’une téléconsultation. Le temps médical du médecin s’en retrouve donc optimisé et permet de dégager des créneaux supplémentaires pour les patients présentant des pathologies oculaires.
A noter que dans ce process, l’opticien est particulièrement actif puisqu’il a le rôle de "collecteur et transmetteur" de l’information.
♦ La téléexpertise "augmentée" :
Souvent limitée au conseil, à la prévention et éventuellement à l'accès à un équipement optique dans un cadre précis, la téléexpertise entre opticiens et ophtalmologistes évolue ces dernières années vers un SMR (Service Médical Rendu) enrichi : la téléexpertise "augmentée". Cette nouvelle forme de téléexpertise repose sur des protocoles dérogatoires d’ARS (Agence Régionale de Santé) notamment grâce au travail louable de CPTS (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé) et d’ophtalmologistes qui permettent à l’opticien de faire l’acquisition de la tonométrie et de la rétinophotographie. Le rapport de l’IGAS1 (Inspection Générale des Affaires Sociales) de 2020 sur la filière visuelle recommande d’ailleurs "la fixation d’une liste assez large des matériels d’exploration utilisables par les opticiens-lunetiers afin de régulariser leur situation dans les cabinets des ophtalmologistes et de pouvoir développer la télémédecine, notamment dans les magasins d’optique."
Si les pouvoirs publics suivent les recommandations du rapport de l'IGAS, cette "téléexpertise augmentée" peut être rapidement accessible à tous les opticiens et permettre de révolutionner l’accès aux soins pour chaque Français.
Comparatif des services de téléconsultation, téléexpertise et téléexpertise augmentée
Téléconsultation | Téléexpertise | Téléexpertise augmentée | |
Lieu | Opticien | Opticien | Opticien |
Améliore la territorialité | ![]() | ![]() | ![]() |
Redonne du temps médical aux médecins | ![]() | ![]() | ![]() |
Obligation de prise de RDV | ![]() Oui | ![]() Non | ![]() Non |
Investissement pour le matériel requis | ![]() 60 000 à 150 000€ (même si l'opticien est déjà équipé d'une salle d'examen) | ![]() ![]() 0€ (si l'opticien a déjà une salle d'examen) | ![]() 5 000 à 60 000€ (tonomètre + rétinographe si l'opticien a déjà une salle d'examen) |
Coût de fonctionnement pour l'opticien | ![]() ![]() Volume minimum à réaliser pour équilibrer les charges d'achat et de fonctionnement | ![]() ![]() | ![]() |
Coût pour les finances publiques | ![]() Cotation de l'acte | ![]() Pas de cotation | ![]() Pas de cotation |
Action de l'opticien | ![]() Prise en main à distance par un professionnel de santé, puis par un ophtalmologue | ![]() | ![]() Avec l'intervention d'une infirmière si hors protocole dérogatoire |
Patient avec absence de pathologie pour simple accès à un équipement optique + dépistage + conseil | ![]() | ![]() | ![]() |
Patient avec absence de pathologie pour simple accès à un équipement optique + dépistage approfondi + conseil | ![]() | ![]() | ![]() |
Patient avec pathologies | ![]() | ![]() | ![]() |
Intérêts pour l'opticien | ![]() ![]() SMR (Service Médical Rendu), facilite l'accès à un équipement optique | ![]() SMR (Service Médical Rendu), valorisation du statut d'opticien, facilite l'accès à un équipement optique | ![]() SMR (Service Médical Rendu), valorisation du statut d'opticien, facilite l'accès à un équipement optique |
Pour le patient, ces 3 services de télémédecine offrent tous une solution concrète et efficace à la problématique de l'accès à un ophtalmologiste. La téléexpertise propose l’avantage de raccourcir significativement les délais tandis que la téléconsultation permet un échange direct avec le médecin ophtalmologiste pour les patients qui le souhaitent.
La continuité des soins apportée par ces solutions digitales est particulièrement efficace dans les déserts médicaux où les patients, confrontés à des délais pouvant atteindre plusieurs mois, renoncent de plus en plus aux soins. En fournissant un point d'accès facile et rapide à l'ophtalmologiste, la téléexpertise permet de valoriser le statut de l’opticien, conforte ce dernier dans son rôle de professionnel de santé visuelle et renforce la confiance des patients.
Pour l’ophtalmologiste, la téléconsultation et la téléexpertise permettent une nouvelle façon de consulter et d'aménager son emploi du temps tout en apportant un SMR gratifiant. Comme le souligne l'ancien Président-fondateur de la Société Française de Télémédecine, le Docteur Pierre SIMON dans son article Télémédecine - Enjeux et pratiques : "La téléexpertise est l’activité de télémédecine qui va le plus structurer les nouvelles organisations médicales du XXIème siècle." Ce dernier vient d’ailleurs de publier, le 30 décembre 2024, un billet2 très complet sur la téléexpertise, ses objectifs, l’évolution de son cadre réglementaire, les responsabilités engagées par les professionnels de santé, son développement depuis l’ouverture de sa pratique à tous les professionnels de santé et une réponse on ne peut plus éclairée sur la question de la prescription.
Ainsi, la télémédecine s’inscrit dans une logique d’avenir et de réelle efficacité pour l'accès aux soins. Elle s’appuie sur la complémentarité des "3O" (Ophtalmologistes, Orthoptistes, Opticiens) pour renforcer la filière visuelle et répondre aux besoins croissants liés au vieillissement de la population, aux personnes rencontrant des difficultés financières, des problèmes de mobilité et à la progression des pathologies comme la myopie, le glaucome, la cataracte et la rétinopathie diabétique. Les avancées technologiques, notamment l'intelligence artificielle et les appareils de mesures automatisés et connectés, ouvrent également de nouvelles perspectives pour améliorer encore son efficacité dans la lutte contre les inégalités d’accès en matière de santé visuelle.
Vous êtes opticien et souhaitez contribuer à l’accès à un ophtalmologiste pour tous ? Rejoignez les 925 opticiens partenaires de Lyleoo et offrez à vos clients une solution de téléexpertise éthique et responsable.
1. https://igas.gouv.fr/sites/igas/files/files-spip/pdf/2019-074r_-rapport-d.pdf
2. https://telemedaction.org/422021881/la-t-l-expertise-pratique-essentielle
Ce contenu vous est proposé par Lyleoo
1) La téléexpertise entre opticiens et ophtalmologistes est-elle légale ?
L’opticien est-il un auxiliaire médical ?
Il n’y a pas de sujet. Les textes sont sans ambiguïté. L’opticien est un auxiliaire médical et peut réaliser une téléexpertise avec un ophtalmologiste. Son acte ne sera cependant pas côté.
Le décret n° 2021-707 du 3 juin 2021 permet aux opticiens-lunetiers, en leur qualité d'auxiliaires médicaux, de réaliser des pratiques de télésoin et de recourir à la téléexpertise pour l'ensemble des patients. La nécessité du recours à cette pratique est laissée à leur libre appréciation.
Lien YouTub Ministre de la famille : Téléexpertise opticiens/ophtalmologistes : Rappel de la loi le 28/05/24 à l’Assemblée Nationale
2) Le médecin requis peut-il délivrer une ordonnance ?
La réalisation de la téléexpertise peut aboutir à l’émission, par le médecin télé-requis, sous sa seule responsabilité, d’une prescription permettant la délivrance de verres correcteurs ou de lentilles de contact oculaires correctrices. Ce dispositif est parfaitement conforme aux textes. En effet, la délivrance de verres correcteurs d'amétropie et de lentilles de contact oculaire correctrices est conditionnée à la présentation d’une prescription médicale ou orthoptique en cours de validité (article L. 4362-10 et R. 4362-11 du CSP). Aucun des textes régissant le contenu de l’ordonnance ne prévoit la moindre condition tenant aux modalités de consultation du médecin ou de l’orthoptiste prescripteur (articles R. 4362-11 du CSP à D. 4362-13 du CSP). L’hypothèse est même expressément envisagée dans le guide des bonnes pratiques de la HAS de mai 201913 (en page 20).
Affirmer que "personne n’est responsable" est faux : en téléexpertise, l’ophtalmologiste reste responsable de son analyse et de sa prescription, avec une traçabilité stricte. Loin d’être un fardeau pour l’opticien, ce modèle optimise son rôle en valorisant son expertise tout en garantissant un accès rapide aux soins.
Contrairement à la téléconsultation, la téléexpertise ne coûte pas "une blinde" : elle ne nécessite aucun investissement lourd et ne génère pas de charges excessives. Quant aux erreurs de prescription, elles ne sont pas spécifiques à la téléexpertise mais relèvent d’un contrôle médical, qui reste inchangé dans ce cadre.
Enfin, l’IA sera un formidable outil d’aide, mais elle ne remplacera jamais l’analyse et la décision du médecin. La téléexpertise, elle, est déjà une solution concrète qui fonctionne et améliore l’accès aux soins, notamment dans les déserts médicaux.
Ces prestataires de service incitent l opticien à financer leurs services par la marge sur la génération de ventes supplémentaires en lunettes et lentilles.
Le législateur appréciera cette approche spéculative.
Pour les opticiens signataires, profession qui a toujours plus de contraintes sur ses prix de vente, nous assistons à une fuite en avant : les magasins augmentent leurs charges, diminuent leurs marges et espèrent compenser par les volumes.
La télésanté n'a pas à être financée par les opticiens. Ils doivent au contraire être payés sans ambiguité et distinctement pour les prestations qu'ils délivrent.
Il semble il y avoir une confusion entre téléconsultation et téléexpertise. Contrairement à la téléconsultation, qui impose un investissement lourd et des abonnements coûteux, la
téléexpertise, et notamment la solution Lyleoo, ne requiert aucun achat de matériel spécifique et fonctionne sans engagement, avec une résiliation possible sans motif à tout moment.
De plus, la téléexpertise n'est pas un modèle commercial basé sur la vente d’équipements. Elle est une solution de santé validée, qui améliore l’accès aux soins visuels dans les déserts médicaux tout en respectant le cadre réglementaire en vigueur. Le décret n° 2021-707 du 3 juin 2021 permet aux opticiens-lunetiers, en leur qualité d'auxiliaires médicaux, de réaliser des pratiques de télésoin et de recourir à la téléexpertise. La nécessité du recours à cette pratique est laissée à leur libre appréciation.
Concernant l’impact financier pour les opticiens, nous vous invitons monsieur, à entrer en contact avec l’un de nos 1000 opticiens partenaires afin de recueillir directement leur ressenti sur son fonctionnement et son coût.
la télé expertise est totalement illégal jusqu'à preuve du contraire.
il s'agit ni plus ni plus que de l'achat d'ordonnance
Affirmer que la téléexpertise est "totalement illégale" est faux. La téléexpertise est un acte médical réglementé, inscrit dans le Code de la Santé Publique et ainsi que via le décret n° 2021-707 du 3 juin 2021. Elle est pratiquée par des ophtalmologistes dûment inscrits à l’Ordre des Médecins, qui analysent les données transmises par un opticien et délivrent, un avis médical, des conseils de préventions personnalisés et s’ils le jugent médicalement pertinent une prescription.
Assimiler cela à de "l'achat d’ordonnance" est une erreur. Dans ce cadre, l’opticien ne vend pas d’ordonnance, il facilite l’accès aux soins, notamment dans les déserts médicaux où les patients attendent parfois plusieurs mois un rendez-vous. L’ophtalmologiste reste pleinement responsable de son analyse et de ses décisions médicales, comme en consultation classique. Je vous rappel que l’ophtalmologiste délivre constamment un avis médical ainsi que des conseils de préventions personnalisés.
Enfin, si la question de la réglementation évolue, c'est justement parce que le législateur reconnaît l'intérêt de la téléexpertise pour désengorger le système de soins. De nombreux rapports, dont celui de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales), préconisent son développement.
le site acuité sponsorisé par LYLEEO qui n'est pas reconnu par le SNOf...
la téléconsultation implique les ophtalmo de maniere synchrone et c'est le seul avenir "légal"...
LYLEEO sur le fil depuis le debut...
a bon entendeur
Qualifier cet article de "publicité" est un raccourci trompeur. Il vise avant tout à informer sur les différentes solutions de télémédecine existantes, notamment la téléconsultation et la téléexpertise, qui sont toutes deux encadrées par des réglementations précises.
Concernant la reconnaissance par le SNOF, il est important de rappeler que cet unique syndicat représente une partie des ophtalmologistes, mais ne définit pas à elle seule la légalité des pratiques médicales en France. La téléexpertise est inscrite dans le Code de la Santé Publique. Seule la loi s’impose à tous.
Quant à la téléconsultation, si elle permet un échange synchrone avec l’ophtalmologiste, elle ne répond pas seule aux enjeux d’accès aux soins. Son coût élevé, la nécessité d’un matériel spécifique et la mobilisation du temps médical, la différencie de la téléexpertise plus adaptée pour fluidifier le parcours de soin, notamment en réduisant les délais pour les patients.
Enfin, Lyleoo respecte l’ensemble du cadre légal en vigueur et continue d’évoluer en accord avec les recommandations des autorités de santé (notamment la Haute autorité de Santé). Les solutions digitales sont un levier majeur pour l’avenir de la santé visuelle, et la complémentarité entre ophtalmologistes, opticiens et orthoptistes est essentielle pour répondre aux besoins des patients.