Dans les pays industrialisés, la cataracte est souvent en cause dans les déficits visuels, du seul fait du vieillissement de la population. Entre 65 et 74 ans, sa prévalence serait voisine de 50 %. La conduite automobile est considérablement perturbée par cette pathologie oculaire fréquente, du fait de la mauvaise perception des contrastes. La résection chirurgicale du cristallin suivie de l’implantation d’une lentille intraoculaire permet sinon de la guérir, du moins d’améliorer les troubles fonctionnels. Quel est l’impact de cette stratégie thérapeutique sur le risque d’accident automobile chez le sujet âgé ?
C’est à cette question que répond une étude de Cohorte Prospective dans laquelle ont été inclus 227 malades âgés de 55 à 84 ans, tous atteints d’une cataracte sénile. Deux groupes ont été constitués et suivis pendant 4 à 6 années. Dans l’un (n=174), la cataracte a été traitée chirurgicalement, alors que, dans l’autre, c’est l’abstention chirurgicale qui a prévalu (n=103).
La fréquence des accidents de voiture qui ont fait l’objet d’un rapport de police est deux fois moindre dans le groupe traité, le risque relatif correspondant étant de 0,47 (IC 95 %, 0,23-0,94), après ajustement selon l’ethnie, mais aussi l’acuité visuelle basale et la sensibilité au contraste mesurées à l’état basal. En valeur absolue, la réduction des accidents est de 4,74 par million de miles parcourus.
La chirurgie de la cataracte avec implantation d’une lentille intraoculaire permet donc d’améliorer la conduite automobile des sujets âgés, voire très âgés, au point de diminuer le risque d’accident d’un facteur 2.
Dr John Sorri
Owsley C et coll. : “Impact of cataract surgery on motor vehicle crash involvement by older adults.” JAMA 2002;
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