Selon les données récoltées par la revue Droit médical auprès des assureurs des professionnels de santé, les erreurs de prescriptions de verres correcteurs ou prétendues erreurs par les ophtalmologistes français ont chuté de 50% depuis 1997. Elles concernent aujourd'hui 6‰ des praticiens adhérents à une assurance médicale, contre 12‰ il y a 10 ans.

Ces résultats ont été établis à partir des déclarations (de la simple réclamation à l'assignation en justice) effectuées auprès du Sou médical et de la Mutuelle d'Assurance du Corps Sanitaire Français, les principales assurances professionnelles des médecins. Selon celles-ci, l'ophtalmologie est la spécialité la plus exposée aux sinistres, notamment en raison de ses aspects chirurgicaux.
Ainsi, si les erreurs de prescriptions de verres se raréfient, les sinistres concernant les opérations de la cataracte augmentent. Ils touchent aujourd'hui 26‰ des ophtalmologistes assurés, contre 15‰ en 1997. Même constat pour la chirurgie réfractive : les déclarations sur ces interventions touchent désormais 7‰ de ces praticiens, contre 2‰ il y a 10 ans. Notons cependant que ces augmentations s'expliquent en grande partie par la croissance du nombre de ces opérations.

Toutes spécialités confondues, Droit Médical fait état, "contrairement aux idées reçues", d'une baisse du nombre de déclarations depuis 1997. Selon le premier rapport de l'Observatoire des risques médicaux remis le 26 novembre à la Ministre de la santé Roselyne Bachelot, 735 dossiers d'accidents médicaux ont été clôturés en 2006, générant 71 millions d'euros d'indemnisation pour les patients. Les spécialités chirurgicales, dont l'ophtalmologie, représentent la moitié des dossiers et 43% des dommages et intérêts versés. Les actes de soin sont la première cause d'accident donnant lieu à un litige (80%), devant les actes de diagnostic (11%) et les actes de prévention (0,1%). Notons également que 50% de ces litiges sont réglés à l'amiable.