Depuis octobre 2006, les lentilles cosmétiques ne peuvent être vendues en Grande-Bretagne que sous la surveillance d'un professionnel enregistré au Conseil Général de l'Optique, à savoir un opticien, un optométriste ou un médecin. Celui-ci doit informer l'acheteur des consignes de manipulation et d'hygiène, et lui faire subir un examen de vue si nécessaire. Cette obligation, qui vaut pour tous les types de commerces (magasins d'optique, de cosmétiques, pharmacies, parapharmacies, supermarchés...), a été instaurée après que de nombreux professionnels de la vision aient formulé leurs inquiétudes vis-à-vis de la vente des lentilles afocales en grande surface.
Plus d'un an après la mise en oeuvre de cette disposition, de nombreuses pharmacies d'outre-Manche ne la respectent pas. Nos confrères du journal britannique Optician ont réalisé une enquête auprès d'un échantillon représentatif de 12 officines, qui révèle qu'aucune d'entre elles ne disposent d'un professionnel agréé pour la vente de lentilles. Seules deux des pharmacies interrogées font remplir aux acheteurs un ‘questionnaire' destiné à vérifier l'absence de contre-indications au port de lentilles, en précisant cependant que cela était une simple formalité. Ces résultats font écho à une plainte déposée au Conseil Général de l'Optique en novembre 2007 par une chaîne de cosmétiques, qui dénonçait également la non-conformité de nombreuses pharmacies.
Les autorités ont cependant décidé de ne pas pénaliser les officines car, selon les organisations professionnelles, cette situation est davantage due à un manque d'information qu'à une volonté délibérée de contourner la loi. L'Association Nationale de la Pharmacie et la Société Royale Pharmaceutique de Grande-Bretagne ont ainsi décidé de mettre sur pied une campagne de sensibilisation de leurs membres à cette obligation. "Nous allons travailler en étroite collaboration avec le Conseil Général de l'Optique pour faire en sorte que la vente de lentilles cosmétiques dans les pharmacies se fasse conformément à la législation, afin de préserver la santé et la sécurité du public" ont-elles déclaré. Le Conseil formulera pour sa part des précisions sur la mise en oeuvre de la législation.
