Depuis le mois d'avril, Henry Jullien, créé en 1921 et basé à Lons-le-Saunier (39) est en redressement judiciaire. Cette situation a conduit Pierre Fauveau, le PDG à une restructuration industrielle et une réorganisation des collections. Interview. 

Acuité : Quelles mesures de restructuration avez-vous prises pour relancer Henry Jullien ?

Pierre Fauveau : Nous avons été obligés de licencier 34 salariés sur les 65 de l'entreprise. Une décision douloureuse qui aura une influence bénéfique pour le devenir des salariés existants. Malgré ces licenciements, nous restons des industriels avec une capacité de création, de conception et de fabrication. Les ouvriers lunetiers que nous avons gardés sont en mesure de fabriquer la même qualité de montures.

atelier.pngAtelier Henry Jullien

A. Les licenciements auront-ils une influence sur la distribution ? 

P.F : Tout fonctionne normalement. Nous assurons sans aucun problème les commandes, les livraisons et le SAV. Il s'agit d'une transition interne, nos clients ne s'en apercevront pas. Autre volet de notre plan : la réorganisation des collections. Les raisons? Une meilleure efficacité commerciale et davantage d'adéquation entre les produits et la marque Henry Jullien. 

A. : Pouvez-vous nous les présenter ? 

P.F : Nos collections se composent dorénavant de 3 segments :

  •  Prestige, une ligne très haut de gamme en doublé or laminé ou matériaux nobles. Le prix public conseillé est compris entre 300 et 400 euros ;

prestige.png

Montures Prestige

  •  Influence, des montures milieu de gamme très fines entre 200 et 250 euros ;
influence.pngMontures Influence
  •  Signé Jullien, une ligne entrée de gamme dont le prix public conseillé est en dessous de 200 euros.

Les premiers modèles des 3 collections seront présentés au moment du Silmo 2016.

A. Qu'en est-il de l'activité sur les derniers mois ? 

P.F : La conjoncture économique nous pénalise plus que le redressement judiciaire en lui-même. Sur les mois d'avril, mai et juin, la baisse des ventes est supérieure à 10% par rapport à l'an dernier. Nos clients français doivent nous faire confiance (70% du chiffre d'affaires de Henry Jullien, ndlr), aucun d'entre eux n'a été impacté par la réorganisation. A l'export, l'activité enregistre une légère progression. Toutefois, cette baisse de chiffre d'affaires reste maîtrisée.

A. Vous êtes donc optimiste pour l'avenir ? 

P.F : Oui. Quoi qu’il arrive, Henry Jullien sera pérennisée. Tous les opticiens en France connaissent la marque et elle est présente dans une soixantaine de pays à l'étranger. L'entreprise va avoir 100 ans en 2021, il n'est pas envisageable qu'elle disparaisse. Chaque semaine, je reçois des demandes de rachat de sociétés financières, mais je n'en tiens pas compte. Mon objectif est de porter Henry Jullien vers son 2ème centenaire.