Les conclusions d’une étude réalisée sur le coût social du bruit montrent à quel point il impacte la société française. Demandée par Laurianne Rossi, présidente du Conseil National du Bruit (CNB), députée des Hauts-de-Seine et l’Agence de la Transition écologique (Ademe), cette enquête estime que les pertes causées, en France, se montent à 147,1 milliards d’euros par an.

La pollution sonore, un problème récurent

La problématique de la pollution sonore est déjà été l’objet de nombreuses recherches. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2018), le bruit représente le second facteur environnemental après l’air, provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe.

Et les deux baromètres santé réalisés par l’association Journée Nationale de l'Audition (JNA), en 2016 sur les nuisances sonores et leurs impacts santé, indiquent déjà qu’1 Français sur 3 déclarent être gêné par le bruit pendant la journée et que 9 Français sur 10 déclarent être exposés à un bruit excessif.

Des sources multiples de bruit

L’étude de l’Ademe et du CNB s’intéresse à 3 familles de bruit : le transport, le voisinage et le milieu du travail. L’étude prend en compte les effets sanitaires provoqués (perturbations du sommeil, maladies cardiovasculaires ou encore maladies et accidents professionnels). Ainsi que les effets non sanitaires comme les pertes de productivité et la dépréciation immobilière.

Le détail des coûts par source de bruit est significatif :

  • 97,8 milliards d’euros par an (soit 66,5%), correspondant au bruit des transports ;
  • 26,3 milliards d’euros par an (soit 17,9%), liés au bruit de voisinage ;
  • 21 milliards d’euros par an (soit 14,2%), causés en milieu du travail ;
  • 2 milliards d’euros par an (soit 1,4%), induits par les dépenses transversales (surveillance, information, études et recherche).

Pertinence des mesures d’évitement du bruit

Des solutions pour lutter contre la pollution sonore (soutenues également par la JNA) sont pourtant proposées. Rappelant que les bénéfices sociaux apportés sont largement supérieurs aux coûts des investissements, l’Ademe et le CNB soulignent que les solutions mises en œuvre présentent des co-bénéfices avec les enjeux écologiques. À titre d’exemple : la réduction des vitesses sur voies rapides, l’amélioration de la qualité acoustique des bâtiments scolaires ou l’application d’une charte « chantier propre ».