Lancée il y a 2 ans, l’enquête Homère a été initiée par un collectif d’associations et l’Institut national des jeunes aveugles.

Les résultats présentés portent sur 1865 répondants, dont 46 % sont aveugles, 24 % malvoyants sévères et 30 % malvoyants moyens.

La déficience visuelle survient à la naissance pour 33 % de l’échantillon. Lorsqu’elle est survenue au cours de la vie, elle a été progressive pour 69 % des personnes concernées et soudaine pour 31 %.

Maîtrise du braille

La maîtrise du braille est une compétence essentielle pour l’autonomie de la personne aveugle ou malvoyante sévère. Elle varie considérablement en fonction de l’intensité et de l’âge de survenue de la déficience : 79 % des personnes aveugles de naissance sont braillistes, contre 15 % après 40 ans et 0 % après 60 ans.

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Ne pas utiliser le braille s’explique par l’absence de besoin ou d’envie pour 66 % des personnes aveugles, 76 % des malvoyants sévères et 83 % des malvoyants moyens. Cependant, 15 % des répondants non-braillistes déclarent qu’ils auraient eu besoin d’apprendre le braille, mais qu’ils n’en ont pas eu l’occasion, suggérant ainsi la nécessité d’offrir davantage d’opportunités de l’apprendre.

L’audiodescription est utilisée par 58 % des 16-59 ans et 53 % des 60 ans et plus, essentiellement pour la télévision et le cinéma.

Accès aux mondes numériques

Écrire des courriels de façon autonome est simple pour 60 % des personnes alors que réaliser des démarches en ligne de façon autonome ne l’est que pour 10 % des répondants. L’utilisation d’Internet est d’autant plus difficile que les répondants sont âgés et semble étonnamment plus facile pour les répondants aveugles que pour les répondants malvoyants sévères. Moins de 50 % des personnes de 65 ans et plus utilisent Internet. Elles sont 15 % à utiliser les réseaux sociaux et moins de 5 % à accéder aux services publics par Internet. 

Mobilité

Se déplacer, quand on est une personne déficiente visuelle, nécessite des aides à la mobilité : ainsi 58 % des répondants utilisent une canne blanche, 32 % des outils technologiques comme le GPS, les applications smartphone ou les balises sonores, et 9 % un chien guide. 

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À noter que 60 % des répondants déclarent avoir connu au moins une fois dans les douze derniers mois une mise en danger (chute, coup, bousculade).

38 % des 60 ans et plus ne se déplacent jamais seuls en transport (15 % dans les autres tranches d’âge).

Education et milieu professionnel

63 % des répondants de 5 à 15 ans n’ont pas accès aux supports de cours adaptés à leur handicap en même temps que leurs camarades. En études supérieures, il n’y a pas d’aménagement ou d’adaptation des cours pour la moitié des répondants, et pas d’aménagement des examens pour un tiers d’entre eux malgré les obligations réglementaires. Au travail, près de la moitié seulement des répondants qui ont demandé un aménagement de poste considère qu’il correspond à leur besoin.

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Activité sportive

73 % des répondants pratiquent un sport au moins une fois par semaine, essentiellement la marche et la randonnée (72 %) et, dans une moindre mesure, la natation, le vélo ou la danse (20 %). Les sports d’équipe sont très peu cités (1 % pour les femmes et 4 % pour les hommes). Les principaux obstacles à la pratique du sport et de la culture sont les difficultés d’accès : transport, accessibilité du quartier, des matériels et aménagements intérieurs, manque d’accompagnement formé au handicap visuel.

26 % des répondants en poste n’ont pas parlé de leur déficience visuelle dans leur entreprise afin de bénéficier de dispositifs de soutien ou d’adaptation de poste. De même, pour la pratique du sport, la peur de ne pas être capable et l’embarras avec le coach ou les autres participants sont des freins fréquemment cités.