Les orthoptistes sont désormais autorisés à pratiquer la réfraction et la contactologie. Voilà en substance ce que modifie le décret du 27 novembre 2007 fixant la liste des actes pouvant être accomplis par les orthoptistes. Le texte a été publié au Journal officiel le 28 novembre 2007. Ce transfert de compétences, a pour but d'alléger la charge des ophtalmologistes et de réduire les délais d'attente des patients.

Le Code de la santé public évolue principalement ainsi : "Sur prescription médicale, les orthoptistes sont habilités à déterminer l'acuité visuelle et la réfraction, les médicaments nécessaires à la réalisation de ces actes étant prescrits par le médecin". Par ailleurs, les orthoptistes sont habilités à pratiquer la contactologie "sur prescription médicale et sous la responsabilité d'un médecin ophtalmologiste en mesure d'en contrôler l'exécution et d'intervenir immédiatement". Pour consulter l'intégralité du texte de loi, cliquez ici.

Ce décret fait suite aux expérimentations menées l'an dernier avec succès dans des cabinets d'ophtalmologie de la Sarthe. Durant 4 mois, les orthoptistes avaient travaillé sous la responsabilité des ophtalmologistes, après une formation portant notamment sur la réfraction et la contactologie. Leur rôle consistait à faire le point sur le motif de la consultation, à effectuer la réfraction, le bilan oculomoteur et à mesurer la tension oculaire sans contact. Dans le domaine de la contactologie, ils avaient pour mission de poser les lentilles et d'enseigner au porteur les manipulations et les précautions d'usage.

Cette nouvelle législation pourrait accroître encore la présence des orthoptistes dans les cabinets d'ophtalmologistes. Comme nous vous l'avions déjà signalé dans notre news du 31 août 2006, cette pratique se développe : selon une étude portant sur 245 ophtalmologistes libéraux, un tiers d'entre eux disposaient déjà l'année dernière d'un orthoptiste dans leur cabinet, exerçant en libéral dans la moitié des cas. A cette date, un tiers des ophtalmologistes ne disposant pas d'orthoptistes "envisageaient volontiers" d'en recruter un dans les deux ou trois années à venir. La moitié de ceux ne l'envisageant pas avançaient des raisons purement économiques sans contester l'intérêt professionnel d'une telle démarche.