Dans son dernier Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH), l'Institut National de Veille Sanitaire (INVS) tire la sonnette d'alarme et met en avant les disparités géographiques de santé chez les enfants de 5 à 6 ans. Basée sur le bilan de santé obligatoire lors du passage en primaire, cette enquête(*) démontre notamment que les disparités en matière de vision sont nombreuses selon les académies scolaires.

Ainsi les enfants ayant au moins un problème de vue (vision de loin, hypermétropie, strabisme, vision binoculaire, poursuite oculaire ou vision des couleurs) sont plus nombreux dans les académies de Reims (30,1%) et de Clermont-Ferrand (29%) mais le sont deux fois moins en Corse (14,4%) ainsi qu'aux Antilles et en Guyane (13,3%). Si, d'une manière générale, les régions où les problèmes de vision sont fréquents sont aussi celles où le nombre de porteurs est le plus élevé, il n'en reste pas moins que dans l'académie de Reims, par exemple, seulement 13% des enfants sont équipés alors que, comme nous l'avons vu, 30% ont des problèmes de vue. D'une manière générale, ce sont les académies de l'Ouest français qui montrent au mieux l'exemple. À Rennes et Bordeaux, alors que respectivement 23% et 26,3% des enfants ont un problème visuel, environ 18,5% d'entre eux portent déjà des lunettes. Au niveau national, 23,7% des 5-6 ans auraient un problème de vision (DOM compris) mais seulement 14,1% d'entre eux porteraient des lunettes. Une situation inquiétante quand on sait que la vue joue énormément sur le parcours scolaire de l'enfant.



(*) L'enquête de l'INVS a été réalisée en 2005 et 2006 grâce à la collaboration des médecins et infirmiers(ières) de l'Education nationale et des villes autonomes, disposant par délégations de leurs propres services de santé scolaire. En tout, ce sont 23 518 enfants scolarisés en grande section de maternelle qui ont été interrogés dans le cadre du bilan de santé obligatoire avant l'entrée en primaire. Celui-ci a pour objectif de dépister au plus tôt des pathologies ou troubles susceptibles de gêner la scolarité de l'enfant. La quasi-totalité des enfants enquêtés sont nés en 2000 (98,5%), sont scolarisés dans le secteur public (87,5%) dont des écoles classées ZEP (12,8%).