Un bras de fer semble désormais engagé entre le fonds hollandais Hal Trust et le management de GrandVision qui soutient l’offre amicale de PAI. Il ne manque plus que 8% du capital de GrandVision à Hal Trust pour que PAI retire son offre, faute d’avoir obtenu les 66,66% du capital visé. La surprenante stratégie du fonds d’investissement hollandais ressemble fort à une tentative de fragilisation du management de GrandVision qui précéderait le lancement de son offre.

Invité à s’expliquer à l’occasion d’un chat sur un site boursier, Elie Vannier a admis que les perspectives de réussite de l’OPA de PAI étaient faibles désormais. En effet, en vertu de la réglementation en vigueur, PAI n'a plus, depuis vendredi soir, la possibilité d'augmenter ou de modifier son offre. Alors que le week-end dernier Daniel Abittan avait invité les actionnaires à apporter leur titre à PAI, Elie Vannier doit tenir compte des évolutions survenues ces deux derniers jours : « Avec un cours qui a atteint 23 euros ce soir, je serai surpris que les actionnaires apportent leurs titres à 21 euros, mais en période d’offre, les autorités boursières permettent aux actionnaires de revenir sur leurs engagements d’apports. Si l’OPA échoue, c’est que les actionnaires, qui sont tous minoritaires, auront préféré vendre leurs actions sur le marché ou les conserver. Le risque pour eux est de voir un actionnaire prendre le contrôle de l’entreprise sans en payer le prix, c’est-à-dire sans faire bénéficier tous les actionnaires d’un même prix. La seule chose que je connaisse des intentions de Hal, c’est l’intention rendue publique lundi soir et réitérée hier soir (ndlr : Hal n’apportera pas ses titres). Nous veillerons à ce qu’une prise de contrôle rampante ne puisse avoir lieu. Tous les actionnaires doivent pouvoir bénéficier du même traitement. C’est un élément fondamental de l’offre de PAI. »
Elie Vannier a également précisé que le directoire de GrandVision n’a aucune intention de démissionner, quelle que soit l’issue de l’OPA, alors que l’entreprise a considérablement amélioré sa rentabilité au cours des trois dernières années. Il a également exclu toute possibilité d'accord ou de synergie éventuelle avec Hal Trust : « leurs activités se situent dans des pays où nous ne sommes pas présents. Eux-mêmes sont absents des marchés français et britanniques qui représentent 80% de notre activité. »

La composition du capital de GrandVision au 09/09 :
Hal Trust : 25 %
Daniel Abittan : environ 8 %
Michel Lickiermann : + de 5 %
Caisse des dépôts : plus de 7 %