Lors de la présentation à la presse du programme du congrès de la Société Française d'Ophtalmologie (SFO) qui se tiendra du 5 au 9 mai prochain*, le Professeur Joseph Colin, président de la SFO, s'est insurgé contre l'article paru dans "60 millions de consommateurs" et relatif à un banc d'essais de dix produits "tout en un" pour lentilles de contact.
Dans cette mise au point, et se faisant le porte-parole des ophtalmologistes, il a souligné l'effet "panique" provoqué auprès des porteurs par le contenu de l'article qu'il a jugé "toxique", reprenant les termes employés dans cette étude.

Comme nous le relations le 2 janvier (voir news en relation), selon l'INC (Institut National de la Consommation) qui édite le magazine, "tous sont toxiques sur des cultures in vitro de cellules de la cornée et de la conjonctive" et seulement quelques uns des produits testés désinfecteraient réellement les lentilles de contact.
Immédiatement, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, Afssaps et le Syndicat des Fabricants et Fournisseurs d’Optique de Contact, Syffoc, ont réfuté le contenu de cette étude à travers des communiqués, rappelant que ces dispositifs médicaux répondent aux normes européennes exigées avant leur mise sur le marché.

Allant dans le même sens que l'Afssaps et le Syffoc, le Professeur Colin a insisté : "Une étude biaisée quant à la méthode et donc peu fiable qui crée un vent de panique". Et d'expliquer : "la méthode utilisée dans ce test se rapportait aux normes des désinfectants. C'est comme si on demandait à l'eau du robinet de Paris, potable pour les utilisateurs, de répondre aux normes de l'eau stérile injectée…".
Un autre point de l'article a été relevé par le Professeur Colin : "il est suggéré que nous ne déclarons pas les problèmes rencontrés à la matériovigilance. Nous avons mis en place un observatoire des infections et sur les 70 abcès cornéens déclarés l'an dernier, la majorité était due à un manque d'hygiène des porteurs, ne mettant pas en cause les produits d'entretien".
La SFO prévoit de répondre par voie de communiqué afin de dédramatiser cette situation "non justifiée".

Egalement, comme nous l'a annoncé, Alain Clouzet, président du Syffoc, un document rédigé par l'Afssaps et le Syffoc va être envoyé aux professionnels (ophtalmologistes, pharmaciens et opticiens). Il reprendra les termes des précédents communiqués et pourra être affiché dans les magasins et cabinets, le but étant de rassurer les porteurs.
Les opticiens, quant à eux, n'auraient pas enregistré beaucoup de questions de la part de leurs clients. Toutefois, les porteurs venant renouveler leurs solutions d'entretien ou leurs lentilles de contact n'ont pas manqué de les interroger. "Ils ont des inquiétudes légitimes, à nous de les rassurer en leur apportant des explications sur les produits et en leur rappelant que nous sommes à leur disposition dès qu'ils ont un souci. C'est notre rôle de conseil", assure Alain Provansal, opticien à Lyon.

* Nous reviendrons dans une prochaine news sur le congrès de la SFO et les deux campagnes de dépistage lancées en mai et juin 2007, sur le glaucome et la DMLA.