Sécu : 'un effort de 5 milliards d'euros' et une 'réforme sur la manière de rembourser'

S'exprimant ce matin sur les ondes d'Europe 1, le ministre du Budget Eric Woerth a indiqué qu'il attendait de la Sécurité sociale "un effort de l'ordre de 5 milliards d'euros". Et précisé qu'il faudrait notamment réaliser "des économies sur le médicament", "la gestion du système" et "la manière de rembourser". "L'assurance maladie est en déficit d'à peu près 6 milliards d'euros, ce n'est pas acceptable que votre grippe ou votre bronchite du jour soit payées par vos enfants", a ajouté Eric Woerth. L'effort exigé de la Sécurité sociale s'ajoute aux 7 milliards d'euros que le gouvernement entend économiser d'ici 2011 dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP).

Sur le calendrier et le contenu de la refonte de l'Assurance maladie, le ministre du Budget n'a pas été plus disert que son homologue à la Santé : "Nous présenterons avec le Premier ministre et Roselyne Bachelot un plan de financement de la sécurité sociale d'ici 2009 qui impliquera aussi des économies, économies portant sur le médicament, économies de gestion de l'ensemble du système, réforme sur la manière de rembourser un certain nombre de soins". Fin mars, la ministre de la Santé avait évoqué publiquement la possibilité d'une loi sur la prise en charge des soins "au premier semestre 2009" et "des annonces dans le courant de l'été". Ces interventions successives donnent du grain à moudre à l'éventualité d'un déremboursement partiel des équipements optiques, plusieurs fois évoquée dans nos colonnes (voir les news en relation).

Hier déjà, dans une interview accordée au Journal du Dimanche, Eric Woerth avait déclaré qu'il fallait "économiser 10 milliards d'euros en 2009 : 5 milliards pour l'Etat et autant pour la Sécurité sociale". Avant d'ajouter : "Si nous tenons ce cap, nous parviendrons à équilibrer nos comptes publics en 2012". Le ministre du Budget avait également assuré que "pour la première fois, les réformes sont assumées politiquement au plus haut niveau de l'Etat". Selon lui, cet effort est "indispensable" pour "limiter la progression des dépenses publiques à l'inflation" au moment où "l'Etat doit faire face à l'augmentation des charges de la dette et à celle des pensions". Les propos d'Eric Woerth interviennent quelques jours avant la publication des résultats des Etats généraux de la santé ainsi que des conclusions du rapport Larcher sur l'hôpital.