L'Autorité de la concurrence se penche sur la situation de la concurrence dans le secteur de la distribution des audioprothèses. Objectif : émettre les propositions nécessaires pour améliorer le fonctionnement de ce marché.

Partant du constat du sous-équipement des Français en audioprothèses et des prix élevés des appareillages, (ce qu'argumente l'Unsaf depuis des années et plus récemment en décembre où le syndicat avait appelé l'Assurance Maladie à mieux rembourser les équipements en échange de "tarifs négociés" )  l'Autorité de la concurrence a décidé de se saisir pour avis, de sa propre initiative, « pour évaluer la situation de la concurrence dans le secteur et identifier les éventuels obstacles à une baisse des prix ». Dans le cadre de cette mission, tous les acteurs du marché, à savoir les fabricants, intermédiaires, distributeurs, prescripteurs et consommateurs, seront entendus. Après cette phase d’écoute, des orientations préliminaires devraient être présentées à l’été avant que l’Autorité de la concurrence rende son avis en fin d’année.

Alors que la déficience auditive est en progression constante, les Français sont moins bien équipés que nos voisins, même la satisfaction des malentendants est maximale dans notre pays. Aujourd’hui, sur les 4,4 millions de personnes appareillables, selon une étude publiée en septembre par l'association de défense des consommateurs UFC-Que choisir, seuls 1,5 million sont appareillés, soit un taux d'équipement de 32 % contre 41 % au Royaume-Uni. 

Le coût d'une prothèse auditive s'élève en moyenne à 1 550 € par oreille. Il comprend l'achat et le suivi du patient durant les 5 années qui suivent. Avec un reste à charge en moyenne de 1 100 € par oreille. Un tarif qui semblerait être un frein à l’achat pour bon nombre de Français. 

Pour proposer des solutions au marché et permettre un meilleur équipement, l'Autorité de la concurrence a choisi de cibler prioritairement 5 points :

  • La concurrence entre les fabricants
  • La marge des audioprothésistes
  • Le numerus clausus des audioprothésistes
  • L’information du consommateur
  • La concurrence entre les réseaux d’audioprothésistes

Faire jouer la concurrence sur d’autres paramètres que le prix comme la différenciation technologique, étudier la marge brute des audioprothésistes pour voir si elle est justifiée, comprendre la pénurie de professionnels et le faible numerus clausus, mesurer le niveau d’informations apporté aux patients, vérifier que le développement des réseaux les plus dynamiques ne soit pas injustement freiné… l’Autorité de la concurrence projette une analyse complète. Conclusions en fin d’année et premières préconisations à l’été.