La mesure visant à améliorer la sécurité autour des lentilles cornéennes « à but esthétique » entrera en vigueur à compter de juillet 2016 au Canada. Si le pays a déjà rendu l'ordonnance obligatoire pour la délivrance de ces produits depuis 2013, dorénavant ils seront aussi considérés comme des « instruments médicaux » et devront satisfaire des exigences précises. Fabricants et distributeurs devront alors obtenir un permis spécial pour pouvoir les vendre. Les consommateurs seront eux inviter à se renseigner auprès de leur opticien, à travers différents documents d’orientation.

Rappelons que Santé Canada par l’intermédiaire de la ministre fédérale de la Santé, Rona Ambrose, a fait de cette question une priorité ces dernières années. La ligne de conduite avait été toujours la même : il n’existe aucune distinction entre l’insertion et l’interaction avec l’œil des lentilles cornéennes à but esthétique et des lentilles cornéennes correctrices. Elles doivent par conséquent être soumises à la même réglementation. L’Association canadienne des optométristes s’était même appuyée sur une étude française qui concluait que les risques associés aux lentilles cornéennes à but esthétique étaient encore plus importants que ceux qui découlent des lentilles correctrices. En cause : le manque d’information sur l’utilisation et l’entretien.

A quand une réglementation en France ?

Cependant, chez nous les lentilles de couleur n'obéissent à aucune réglementation, et sont donc vendues sans prescription dans toutes sortes de commerces (supermarchés, magasins de cosmétiques, d'accessoires de mode, sites Internet...). Pour le moment en tout cas, puisque la vente des lentilles plano-cosmétiques a franchi un cap supplémentaire au niveau de l’Union Européenne. La position est désormais arrêtée : les lentilles de couleurs feront désormais partie des dispositifs médicaux et ne pourront être vendues que par les professionnels habilités, autrement dit les opticiens. La France devra l’appliquer prochainement même si « Bercy s'y oppose en jugeant la demande corporatiste », selon un tweet du Dr. Jean-Bernard Rottier, vice-président du Snof (Syndicat National des Ophtalmologistes de France), en réaction à cette annonce.

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