L’enseigne Direct Optic, rachetée en 2018 par Jonathan Abittan, PDG d’Acuitis, qui a fusionné ensuite avec le réseau Hans Anders, affiche d’excellents résultats ces 2 dernières semaines. Interviewé par acuite.fr, François-Xavier Jombart, directeur général de Direct Optic, se projette sur les prochains mois et nous dévoile la stratégie de l’enseigne.
Acuité : Quels résultats avez-vous enregistrés durant les 2 premières semaines de la reprise ?
François-Xavier Jombart : Si l’on compare par rapport aux 2 semaines identiques de l’an dernier, la croissance des ventes est de l’ordre de 20%. Notre promesse est toujours la même : proposer des lunettes sans reste à charge aux clients, pas seulement dans le cadre du 100% Santé.
Acuité : Comment expliquez-vous cette croissance significative des ventes ?
F.X.J : Nous avons misé sur une forte demande à la reprise en reprenant avec l’intégralité des effectifs pour les 60 magasins Direct Optic. Pendant le confinement, le lien a été conservé avec les responsables de magasin et nous les avons impliqués dans la mise en place du nouveau parcours client et des procédures à suivre. Résultat : tous les freins au redémarrage ont été enlevés. C’est la première explication de nos bons résultats post-confinement.
La seconde est liée à notre concept basé sur l’omnicanalité. Notre site internet génère un fort trafic : près de 25% des clients démarrent leur parcours client sur le site. Ce qui crée du flux dans nos magasins. A titre indicatif, durant le confinement, entre 1 000 et 1 200 ventes par mois ont été réalisées sur Internet. C’est notre rythme permanent.
A. Comme pour autres les enseignes, les clients sont-ils reçus sur rendez-vous depuis la reprise ?
F.X.J : Nous privilégions la prise de rendez-vous sur internet. Ce système existait déjà auparavant, mais il a fortement augmenté depuis l’épidémie. Lorsque les clients se rendent directement dans les magasins, les règles de distanciation sociale sont appliquées. Pour les accueillir, nous avons notamment mis en place une zone d’attente. D’une manière générale, les consommateurs sont plutôt disciplinés et jouent le jeu.
Par ailleurs, avant la reprise, tous nos opticiens diplômés ont effectué une formation DPC à l’examen de vue de manière à renforcer leurs compétences. Objectif : répondre aux besoins des clients dans le cadre du renouvellement des lunettes. Pour pallier le manque d’ordonnances à venir, les opticiens devront réaliser davantage de contrôles de la vue et le cas échéant adapter la prescription.
A. Alors que sur les 4 premiers mois de l’année le marché de l’optique est à -36%, quelles sont vos estimations pour l’année complète ?
F.X.J : Le marché va probablement se situer entre -15% et 20% sur l’année. C’est une baisse mécanique liée à la fermeture des magasins pendant 2 mois. A l’heure actuelle, nous ne savons pas s’il va y avoir du rattrapage sur la 2e partie de l’année 2020. Grande incertitude : combien de temps de temps allons-nous tenir sur le rythme des premières semaines de reprise ?
A. Compte tenu de la très bonne reprise de l’activité, considérez-vous que les opticiens ont déjà retrouvé une activité proche de celle de 2019 ?
F.X.J : Oui, c’est le cas pour les magasins Direct Optic. Mais je ne tiens pas compte des points de vente dans les « grands centres commerciaux », qui n’ont pas encore rouvert.
A. Quelles sont vos perspectives de développement au sein du réseau Direct Optic ?
F.X.J : Nous poursuivons sur la même stratégie qu’avant le Covid-19. Nous allons mettre en place cet été sur notre site internet une marketplace pour les montures de marque. Notre offre produits va passer d’environ 3 000 modèles de marque à plusieurs dizaines de milliers.
Autre priorité : jouer la carte de la synergie optique et audition au sein de notre réseau. Une dizaine de magasins Direct Optic vont compléter leur offre par de l’audition. D’ici à la fin de l’année, une quinzaine de points vente sur les 60 du réseau proposeront les 2 services.
Aujourd’hui, la santé financière de notre réseau est correcte. 95% de nos franchisés vont faire face à cette crise. Seul 5% peuvent rencontrer des problèmes de trésorerie suite à l’épidémie. Nous allons les accompagner durant cette épreuve.