Profession

Renouvellement des ordonnances optiques par les généralistes : « Une bêtise », selon les ophtalmologistes

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La nouvelle convention signée entre les orthoptistes et l’Assurance maladie prévoit une expérimentation pour le renouvellement des ordonnances optiques par les généralistes sur propositions des orthoptistes. « Une bêtise, non conforme au code de déontologie médicale et qui brouille encore plus le parcours de soins », selon le président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), qui n’a pas manqué de réagir sur Twitter.

Contacté par Acuité, le Dr. Thierry Bour souhaite que « tout ceci soit discuté. Si cette convention est un virage important pour les orthoptistes et la collaboration avec les ophtalmologistes, il aurait fallu trouver un cadre pour que les différentes professions concernées soient consultées avant signature. Dans l’objectif de mettre en place ces expérimentations, des discussions auront lieu en fin d’année ou début 2018, et nous comptons être de la partie ».

« Le projet d’expérimentation pour le renouvellement des lunettes par les généralistes sur examen des orthoptistes pose un problème dans le suivi des patients, estime le président du syndicat. Nous ne remettons pas en cause la capacité des orthoptistes à réaliser des examens de vue s’ils sont bien formés pour cela, mais si nous avons instauré un délai de validité à l’ordonnance en fonction de l’âge, c’est pour s’assurer que le patient soit revu par un ophtalmologiste avec un bilan visuel complet. Sinon, comment détecter une DMLA, un glaucome ou une cataracte, des maladies oculaires très souvent asymptomatiques ? », interroge-t-il.

Pour le Dr. Bour, il y a un vrai risque d’espacement des visites et d’interférence dans le dispositif mis en place à travers la coopération ophtalmologistes-orthoptistes. Et de poursuivre : « En renouvelant les ordonnances optiques, les généralistes en assume l’entière responsabilité. Ils doivent être capables d’en contrôler la valeur et de vérifier que la correction demandée corresponde aux besoins du patient, mais n’ont pas la possibilité de faire les dépistages associés. Le risque : des plaintes pour retard de diagnostic. Ce sont des procès de plus en plus fréquents ».

Notons que la nouvelle convention des orthoptistes entrera en application au 1er janvier 2018. Les expérimentations doivent dans un 1er temps avoir lieu dans le cadre d’un travail de coopération au sein des maisons de santé pluridisciplinaires.

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2 commentaires
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Michel Deblais
Perso, je commence à trouver un peu bizarre ces ophtalmos qui menacent les généralistes du risque de procès pour "retard de diagnostic" quand eux mêmes donnent des rendez-vous à 6 mois et plus.
Je trouve aussi un peu bizarre aussi cette injonction à devoir contrôler les données de la réfraction pour le généraliste, alors que la nouvelle convention avec les orthoptistes, prévoie une télé-validation sans le moindre contact physique avec le patient de la part de l'ophtalmo.
Je n'oserai pas parler de " l'entière responsabilité" d'un ophtalmo qui se trompe dans sa réfraction .... ou dont le secrétariat téléphonique refuse une urgence , ou le refus de recevoir de nouveaux clients.

Arnaud Glacet
A ne pas vouloir réglementer les optos, ils se retrouvent avec un enfant dans le dos de leur "chouchou"...
Assurer les examens de vue et le dépistage par des bac +3 au lieu de bac +5, belle idée!
Ne manque plus que les lentilles par les orthos qui n'ont aucune formation et nous auront les "optos" les moins diplômés qui peuvent exister.
Bravo les ophtas ! Continuez comme ça, vous êtes en train de sauver la vue des Francais!
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