L’UFC - Que Choisir publie plusieurs cartes interactives pour se rendre compte de l’ampleur de « la fracture sanitaire » en France, autrement dit les déserts médicaux. Les cartes prennent en compte les ophtalmologistes, les gynécologues, les pédiatres, tous trois en accès direct pour le patient, et les médecins généralistes.

L’UFC - Que Choisir dresse un tableau beaucoup plus pessimiste que le Snof, le Rof ou encore Acuité sur l’ampleur des déserts médicaux en ophtalmologie.

En effet, l’association intègre des critères supplémentaires : non seulement celui de la distance géographique (seuil de 45 minutes de trajet) qui sépare un patient d’un ophtalmologiste, mais également le dépassement d’honoraires pratiqué.

En appliquant ces critères, l’UFC - Que Choisir indique que près de 20% de la population vit dans un désert médical ophtalmologique, 38% en intégrant les accès difficiles*. L’association constate par ailleurs que la situation est encore plus dégradée pour l’accès aux pédiatres et aux gynécologues.

 

  

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Les propositions de l’UFC - Que Choisir

À partir des données de l’Assurance maladie, l’UFC - Que Choisir constate qu’une immense majorité des ophtalmologistes pratique des dépassements d’honoraires. Par ailleurs, les nouveaux praticiens, contrairement à leurs aînés, s’orientent de plus en plus vers le secteur 2. Ils sont, en effet, passés de 51% en 2011 à 85% en 2014.

L’UFC - Que Choisir constate que les politiques d’incitation à l’installation pour tenter de réduire la fracture sanitaire ont toutes montré leurs limites.

Selon l’association, la Sécurité sociale pourrait :

  • Durcir les critères de conventionnement en secteur 2 pour réduire la fracture financière.
  • Procéder à une revalorisation du tarif de base pour les spécialités où les dépassements sont généralisés, afin d’améliorer la prise en charge financière des patients par la Sécurité sociale et les complémentaires santé (qui ne remboursent en moyenne que les dépassements jusqu’à 50% du tarif de base de remboursement de la Sécurité sociale).
  • Mettre en place un conventionnement territorial qui fonctionne déjà, notamment pour les sage-femmes, infirmières et kinésithérapeutes. Pour ces professions, le maillage territorial est nettement moins dégradé que pour la médecine.

Des prévisions pessimistes

Malheureusement, l’UFC - Que Choisir n’est pas optimiste quant à l’avenir, du fait des délais de formation (10 ans) et du vieillissement démographique des médecins, les effectifs des praticiens sont amenés à être durablement insuffisants comme le montrent les prévisions de la Drees. Celle-ci prévoit que le nombre de médecins devrait se maintenir durablement en deçà de son niveau de 2020 jusqu’au milieu des années 2030.

Découvrez l'étude complète en pdf ci-contre.

 

La carte interactive de la fracture sanitaire est consultable sur le site Internet de l'UFC-Que Choisir.

 

*Cette étude a été réalisée avec l’appui de Skema business school pour le traitement de données. Elle repose sur un indicateur d’accessibilité, qui mesure le nombre de médecins accessibles par patient potentiel et par commune (en fonction la démographie : âge, etc), au sein d’une zone autour de la commune (30 minutes de trajet en voiture pour les généralistes ; 45 minutes pour les spécialistes).

Pour cette étude, UFC - Que Choisir donne les définitions suivantes :

Désert médical : au moins 60 % en dessous de la moyenne nationale d’accessibilité

Accès difficile aux médecins : entre 30 et 60 % en dessous de la moyenne nationale

Accès inférieur à la moyenne : entre la moyenne nationale et 30 % en dessous

Accès supérieur à la moyenne : entre la moyenne nationale et 30 % au-dessus

Accès très supérieur à la moyenne : au moins 30 % au-dessus de la moyenne nationale