Le 13 janvier, acuite.fr vous annonçait une opération nationale menée par le Rof (Rassemblement des opticiens de France) visant à mobiliser tous les opticiens (employeurs et employés) et les Français sur la question de l'accès aux soins visuels. Lors d’une conférence de presse ce matin, le syndicat a lancé le coup d'envoi de cette campagne et a présenté les résultats d’un sondage réalisé par Opinion Way*. Une enquête qui confirme les difficultés d'obtenir un rendez-vous dans la prise en charge de leur santé visuelle, surtout dans certaines régions. « Des mesures ont été prises par les pouvoirs publics pour améliorer l'accès aux soins visuels. Mais insuffisantes, selon nous, pour améliorer rapidement la situation, au regard des déserts médicaux », déclare Thibaut Pichereau, délégué général du Rof. « Des solutions existent comme former plus de médecins, mais ça prend du temps. La primo-prescription pour les orthoptistes est une bonne nouvelle, mais dont les effets seront limités dans les départements en désert médical. Or, il y a urgence ! Nous présentons aujourd'hui des mesures efficaces immédiatement compte tenu du maillage très homogène des opticiens sur le territoire », ajoute Didier Cohen, vice-président du Rof.

Plus de 4 mois pour obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste pour près de 6 Français sur 10

L’étude révèle notamment que 56% des sondés doivent attendre 4 mois ou plus pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste. Ce pourcentage va de 68% à 80% pour les régions Bretagne, Normandie, Grand-Est et Centre. Par ailleurs, quelle que soit leur région, 60% des sondés estiment que les délais d’attente sont trop longs.

Un appel à des mesures rapides et efficaces

Le Rof s’appuie sur les résultats de ce sondage pour proposer 4 mesures de "bon sens" visant à faciliter l’accès aux soins visuels.

  1. Que les opticiens soient autorisés à communiquer sur la possibilité de renouveler ses lunettes directement chez l'opticien avec une ordonnance valide (3 ans pour les plus de 42 ans, 5 ans pour les 16-42 ans). Cette mesure, entrée en vigueur en 2017, est encore trop peu connue du grand public : selon le sondage, 53% des Français n’en sont pas informés. Or, 88% des sondés considèrent que ce dispositif est une bonne chose.
  2. En s’appuyant sur le chiffre précédent et sur le fait que 93% des personnes ayant bénéficié de ce renouvellement direct chez l'opticien sont satisfaites, le Rof préconise d’augmenter la durée de validité des ordonnances pour les 16-42 ans.
  3. La troisième solution serait de faire réaliser certains examens par l’opticien, tels que la prise de tension oculaire ou la photographie de la rétine, et de finaliser l'examen en téléconsultation avec l’ophtalmologiste. Là encore, la grande majorité des personnes interrogées (76%) font confiance à leur opticien pour réaliser ce type de mesures.
  4. Le Rof préconise également de faire participer les opticiens à des dépistages auprès des adultes et des enfants, en partenariat avec les ophtalmologistes et les orthoptistes, afin de prévenir les amétropies. Là encore, 77% des sondés y seraient favorables.

Une campagne pour interpeller les pouvoirs publics

L’objectif du Rof est d’interpeller les Français et les opticiens sur le sujet et de leur proposer des solutions pour nourrir une pétition qui sera portée dans le débat public lors des élections présidentielles et législatives. Pour rappel, selon une étude menée par Odoxa-OnePoint et publiée le 11 décembre 2021, 81% des Français estiment que le sujet de la santé n’est pas traité actuellement à la hauteur des enjeux par les candidats en campagne. Le Rof met donc en place à partir d'aujourd'hui une série d’actions de communication : 

  • À travers un site dédié (soinsenvue.fr) qui reprend les principaux chiffres de l’enquête Opinion Way et propose aux visiteurs de signer la pétition sur les 4 mesures.
  • L’envoi d’un kit aux opticiens qui comprend des affiches et des jeux de questions/réponses à partir d’aujourd’hui.
  • Le lancement de campagnes push via certaines applications sur Smartphone (Le Figaro, Le Parisien, etc.) aux personnes ciblées se rendant dans une gare, à partir du lundi 24 janvier.
  • La mise en place d’une campagne d’affichage à l’entrée de nombreuses grandes villes** également à partir du 24 janvier.

* Cette étude a été menée par Opinion Way du 21 au 27 décembre 2021 auprès d’un panel de 2 055 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

* *Angoulême, Besançon, Chartres, Montargis, Reims, Sens, Vitry-le-François, Agen, Metz, Montbéliard, Orléans, Romilly-sur-Seine, Sedan, Thionville, Troyes, Rouen, Forbach