Alors que la proposition de loi instituant un ordre national des infirmiers a été adoptée mardi 13 juin à l’Assemblée Nationale, vous êtes plus de 1300 à avoir participé à notre sondage "Êtes-vous favorable à la création d’un ordre des opticiens ?" :
- pour 80,4%, il est nécessaire d’instituer un tel organe pour mieux réglementer la profession.
- pour 11,1%, la profession n’en a pas besoin
- pour 8,5%, cette question est intéressante mais prématurée.

Rappelons qu’un ordre professionnel contrôle la compétence de ses membres et leur intégrité. Il possède une mission réglementaire, une mission disciplinaire et une mission de représentation. Compte tenu de cet engouement pour un tel grand encadrement de la profession, nous avons interrogé les différents syndicats.

Philippe Verplaeste, Président de l’AOF (Association des Optométristes de France), se dit ainsi "très favorable" au principe de la création d’un tel ordre, à condition que le code de déontologie correspondant considère l’opticien comme un vrai professionnel de santé et interdise certaines pratiques commerciales. Il estime également qu’une telle création est possible, "les infirmiers l’ayant obtenue".
Pour Alain Gerbel, président de la Fnof (Fédération Nationale des Opticiens de France), la convention Cnam peut être le début d’un code de déontologie, lequel serait "plus souple que le carcan" d’un ordre. Il ne faut pas "mettre la charrue avant les bœufs" nous déclare-t-il en ajoutant que le paiement des cotisations, obligatoires dans le cadre d’un ordre, risque de représenter un obstacle pour un certain nombre d’opticiens.
Alain Bach, Président de l’UDO (Union des Opticiens), déclare que "c’est un fait qu’il faille mieux réglementer", mais que la création d’un ordre des opticiens n’est toutefois pas réaliste, car "il n’existe pas de consensus" au sein de la profession. Selon lui, il faut d’abord "observer les évolutions qui vont dans le sens d’une plus grande autonomie des opticiens", lesquels risquent de mal accepter de rendre des comptes à un tel organe.
Enfin, Alexandra Duvauchelle, déléguée générale du Synope (Syndicat des Opticiens sous Enseigne), nous explique elle aussi que compte tenu de l’hétérogénéité de la profession, mieux vaut s’orienter vers l’élaboration d’un code de déontologie qui servirait de référentiel. Elle estime que le résultat de notre sondage, très favorable à la création d’un ordre, exprime essentiellement une demande de cohésion, laquelle ne se lit pas dans les faits.