Le projet de loi de finances pour la sécurité sociale 2007, qui sera débattu dès demain à l’Assemblée nationale, vise à permettre, dans certaines conditions, le renouvellement des lunettes sans ordonnance par les opticiens.
L’Unocam (Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie) a fait part de son mécontentement vis-à-vis de l’amendement gouvernemental contenant cette réforme, qui a déjà été validé par le Sénat et la commission mixte paritaire.

Dans un communiqué, cette instance, qui représente les mutuelles, les assurances santé et les institutions de prévoyance, souligne que "ce texte n’a pas fait l’objet d’une discussion réunissant l’ensemble des acteurs concernés". Elle regrette que le "point de vue des principaux financeurs des dépenses d’optique que sont les organismes complémentaires n’ait pas été entendu".
L’Unocam rappelle en effet que "ceux-ci ont remboursé en moyenne 48% des dépenses d’optique médicale alors que l’assurance maladie obligatoire n’a pris en charge ces dépenses qu’à hauteur de 5%".

Le communiqué précise que la création de l’Unocam en 2004 "avait pourtant pour objectif d'éviter les incohérences dans la gestion de notre système de soins en créant les conditions d'un réel dialogue entre l'assurance maladie obligatoire, les organismes d'assurance maladie complémentaire et les professionnels de santé", et que "force est de constater qu'en l'espèce, les conditions de ce dialogue n'ont, une fois de plus, pas été réunies".

Avant la rédaction du décret d’application qui doit préciser les détails du contenu de la réforme, l’Unocam demande également la saisine de la Haute Autorité de Santé. Selon l’organisation, celle-ci doit être consultée sur cette mesure "qui implique des évolutions majeures des rôles respectifs des ophtalmologistes et des opticiens". Rappelons cependant que la Haute Autorité de Santé n’a qu’un avis consultatif.