Dans notre news du 24 mars, nous vous informions que l'Autorité de la concurrence a sanctionné le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) à hauteur de 50 000 euros pour « avoir incité au boycott des opticiens membres du réseau Santéclair ».
Le Snof réagit à cette amende : dans un communiqué, il précise que "l'Autorité de la concurrence n'a aucune autorité en matière d'organisation des soins en France", assure "n'avoir jamais pris parti sur le développement des réseaux" et souligne que "seulement 8 de ses membres sur 3 000 sont impliqués". Celui-ci faisait suite à une initiative de la Maaf, des AGF et des MMA, visant à renouveler sans ordonnance, sous certaines conditions, les lunettes de vue pour les plus de 16 ans.

"Les considérations commerciales prévalent sur la santé publique"

Pour le syndicat, cette décision de l'Autorité de la concurrence montre que "le citoyen ne fait pas le poids face à l'industrie" et que l'argument économique l'emporte souvent dans les questions de santé publique. "Si cette institution joue son rôle de régulateur du commerce en sanctionnant ce qu'elle considère comme du boycott, elle ne devrait pas être seule à juger dans les affaires concernant la santé" estime-t-il. En ajoutant : "comment peut-elle se targuer de défendre les patients tout en refusant de ‘tenir compte des documents cités par le Snof analysant l'initiative de Santéclair sous l'angle médical et scientifique', qui confirment que malheureusement que l'on peut perdre la vue faute de dépistage approprié malgré des lunettes dernier cri ?"

Le Snof demande l'appui des autres professions de santé

Revenant sur la sanction, pour le même motif, de l'Ordre des chirurgiens-dentistes, le Snof considère que les décisions de l'Autorité de la concurrence confirment une "volonté délibérée de considérer la santé comme un produit de consommation et les professionnels de santé comme des pions substituables à volonté en vertu des seules lois du profit". Il demande ainsi aux autres professions de santé de "dénoncer publiquement l'instrumentalisation de l'Autorité de la concurrence par certains assureurs privés, dont le métier est d'assurer le risque, pas de porter atteinte à notre système de soins".