Contre toute attente, les raisons financières ne seraient pas le premier motif de renoncement à des soins médicaux. Selon une étude Ifop réalisée pour Jalma*, c'est la difficulté d'obtenir un rendez-vous dans un délai suffisamment rapide qui pousse la majorité des Français (58%) à renoncer à leur consultation chez un spécialiste (contre 32% en 2007). Et sur ce point, les ophtalmologistes restent la lanterne rouge : ils sont classés comme les spécialistes les plus difficiles d'accès (pour 72% des patients), avec un délai d'attente moyen de 103 jours pour obtenir un rendez-vous (contre 44 jours en moyenne pour l'ensemble des médecins spécialistes).

Mais bizarrement, le son de cloche n'est pas du tout le même du côté des praticiens : les ophtalmologistes interrogés affirment proposer un rendez-vous dans un délai de 21 jours maximum en moyenne (30 jours pour les motifs non urgents et 13 jours pour les urgences). Conclusion : l'emploi du temps des patients n'est pas en phase avec celui des médecins. Alors, qui doit s'adapter ? Les patients ou les médecins ? Pour Mathias Matallah, président de Jalma, ce sont les « spécialistes qui doivent s'adapter aux horaires de leurs patients et doivent faire la révolution du service sur le modèle de la grande distribution ».

*Enquête réalisée du 3 au 5 octobre auprès d'un échantillon de 1 001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et auprès d'un échantillon de 606 cabinets médicaux (61 ophtalmologistes).