La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) existe sous deux formes : la forme sèche, la plus fréquente, et la forme humide, plus destructrice. Si d'ores et déjà des thérapies existent pour stopper l'évolution de la seconde, rien ne permet de lutter contre la première qui affecte la vie de plus de 800 000 français. Toutefois une nouvelle étude, publiée dans la revue scientifique Nature Medecine, révèle qu'en ciblant une composante inflammatoire du système immunitaire présent dans l'oeil à l'aide d'un traitement approprié, il serait possible de freiner l'évolution de la maladie.

Des travaux menés par des chercheurs irlandais du Trinity College de Dublin ont permis de découvrir que les dépôts accumulés au niveau de la macula (partie centrale de la rétine, ndlr) entrainaient la production de deux composés inflammatoires : le IL-1bétâ et IL-18. Ces derniers joueraient un rôle important dans l'inflammation de la rétine. « Contre toute attente, alors que ce processus inflammatoire, souvent néfaste, est une caractéristique de nombreuses maladies oculaires, dont la DMLA, IL-18 agirait comme un anti-facteur angiogénique et permettrait de prévenir la progression de la maladie lorsqu'elle bascule vers la forme humide », explique Mathew Campbell, un des scientifiques. D'après les observations, en maîtrisant les niveaux d'IL-18 dans la rétine, notamment en les augmentant lors de la détection des premiers symptômes, il serait envisageable d'empêcher le passage de la forme sèche vers la forme humide. Ces données préliminaires doivent encore être confirmées avec de nouvelles études.

Forme sèche et forme humide : progression et caractéristiques

Comme nous le précisions en début d'article, il existe deux formes de DMLA : la forme sèche et la forme humide. La première, plus fréquente et plus légère, représente 85 à 90% des cas. Elle donne lieu à différentes formes de perte de vision et peut éventuellement évoluer vers la forme humide. L'un des signes principaux de la DMLA est la présence, au centre de la rétine, de petits dépôts de couleur blanc-jaunâtre, appelés « druses ». Bien que la forme humide ne représente que 10 à 15% des cas, le risque de perte majeure de la vision est beaucoup plus élevé. Environ 70% des personnes atteintes de la forme humide de DMLA sont reconnues aveugles, au sens légal du terme, dans les deux années qui suivent le diagnostic. Elle est due à la prolifération de vaisseaux sanguins anormaux sous la macula, qui provoquent une exsudation et des hémorragies. Ceci entraîne un soulèvement de la macula et évolue vers la formation de tissu cicatriciel avec perte de la vision centrale.