Une étude publiée récemment dans The New England Journal of Medicine (NEJM) tend à prouver que les deux molécules utilisées aujourd'hui contre la DMLA ont une efficacité similaire. Leurs prix, en revanche, font le grand écart : le Lucentis, validé en France pour une utilisation intraoculaire et remboursé à 100% par la Sécu, coûte 1 200 euros la dose. L'Avastin, un anticancéreux (utilisé contre le cancer du côlon) qui ne bénéficie pas d'une autorisation de mise sur le marché pour une injection dans l'oeil, coûte seulement 30 euros la dose. Le débat a largement alimenté la presse grand public ces derniers jours. A l'occasion de son 117ème Congrès (qui se tient à Paris jusqu'à ce soir), la SFO (Société Française d'Ophtalmologie) a pris position sur cette polémique.

Une étude comparative en cours en France

« L'Avastin doit être dilué pour être utilisé en injection intravitréenne. Il a commencé à être utilisé lorsque le Lucentis ne bénéficiait pas encore de l'autorisation de mise sur le marché. Mais on ne connait pas encore ses effets secondaires », nous a expliqué le Dr. Béatrice Cochener, présidente de la SFO. En France, une étude baptisée GEFAL est en cours pour comparer les 2 traitements. « Celle-ci tendrait à montrer que si leur efficacité est comparable, les effets secondaires seraient plus important chez l'Avastin que le Lucentis ». « La survenue de complications très rares liées au traitement est d'évaluation difficile, et nécessite de grandes études de tolérance. La forme pharmaceutique actuelle du bevacizumad (la molécule de l'Avastin) n'a pas été développée pour une administration intravitréenne, mais ces résultats initiaux fournissent des informations importantes aux autorités de santé pour permettre aux ophtalmologistes de traiter au mieux, dans le cadre réglementaire en vigueur, les patients atteints de cette maladie », explique la SFO.

Concernant la DMLA, le Dr. Béatrice Cochener a par ailleurs estimé que, d'ici 10 ans, ce type de traitement pourrait être obsolète. « Il y aura sûrement d'autres présentations, comme des gouttes ou des produits relarguables, qui coûteront moins cher et seront mieux tolérés », a-t-elle pronostiqué.