Et s’il était possible d’éradiquer la DMLA en injectant un virus dans les yeux ? C’est ce qu’ont tenté de démontrer des scientifiques du John Hopkins Medicine au Maryland lors d’un premier essai clinique. Résultat ? L’inoculation d’un virus dans les yeux de patients atteints de Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) pourrait stopper et même inverser la progression de la maladie.

Dans le cadre de cette étude, 19 hommes et femmes, âgés de 50 ans ou plus et atteints de DMLA humide avancée, ont été sollicités. Le but de cette expérimentation ? Cibler une protéine, le facteur de croissance endothélial vasculaire, hyperactive chez les personnes atteintes de DMLA humide.

En conséquence, les patients, répartis dans 5 groupes, ont reçu des doses croissantes d’un vecteur viral (AAV2), un virus froid commun génétiquement modifié pour pénétrer dans les cellules rétiniennes des patients. Son rôle ? Déposer un gène qui provoque la production d’une protéine appelée sFLT01.

Une fois le gène déposé, les cellules ont commencé à sécréter la protéine et l’ont empêché de stimuler les fuites et la croissance des vaisseaux sanguins anormaux. Une manière pour les cellules rétiniennes infectées par le virus de produire assez de protéines pour arrêter définitivement la progression de la DMLA.

Finalement, sur l’échantillon étudié, seuls 8 patients n’ont pas répondu positivement à ce nouveau traitement. Sur les 11 autres, 4 ont montré d’importantes améliorations après une seule injection virale, 2 ont remarqué une réduction partielle de la quantité de liquide dans leurs yeux tandis que les 5 restants n’ont perçu aucune amélioration de la vision après l’injection, en raison de la production naturelle d’anticorps contre le virus AAV2.

D’après les scientifiques, les 1ers résultats sont prometteurs et constituent une avancée pour la vie de milliers de malades. « Cette étude préliminaire est une petite étape prometteuse vers une nouvelle approche qui permettra non seulement de réduire les visites chez le médecin, l’anxiété et l’inconfort associés aux injections répétées dans l’œil, mais d’améliorer les résultats à long terme », explique Peter Campochiaro, l’un des auteurs.

Pour lui, si cette injection unique permet d’éviter les traitements répétés, néfastes pour l’organisme, il est nécessaire d’approfondir cette étude au regard d’un groupe de patients plus large.