Parlez-en à vos clients ! Cette nouvelle recommandation émane de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Alors que de plus en plus de films ou jeux vidéo sont aujourd’hui proposés en trois dimensions, l’organisme estime que les enfants de moins de 6 ans ne doivent pas être exposés aux technologies 3D car leur système visuel est toujours immature. L’utilisation doit être modérée pour les moins de 13 ans.

Une plus grande fatigue visuelle face à une situation non naturelle

Rappelons que suite à un avertissement du fabricant Nintendo sur sa console 3DS en 2010, l'Anses s’était auto-saisie pour évaluer les risques, notamment sur la vision, liés à l’usage de ces nouvelles technologies. Trois ans plus tard, les études montrent que « lors de la visualisation d’images en 3D, la fatigue visuelle apparaît plus vite et de manière plus intense qu’avec des images monoscopiques. En effet, dans le monde réel, pour percevoir la profondeur et le relief, les yeux convergent et accommodent à la même distance, c’est-à-dire à la distance de l’objet observé. La technique de la restitution stéréoscopique (en 3Ds) ne permet pas de respecter ce principe physiologique. L’accommodation (sur un écran par exemple) et la vergence des yeux (sur un objet situé en avant ou en arrière-plan de cet écran) ne se font ainsi pas à la même distance », explique l’agence.

Cette fatigue visuelle se traduit souvent par des douleurs péri-oculaires, la sensation d’oeil sec, des troubles de la vision (vision double, sensibilité réduite aux contrastes spatiaux, diminution de l’acuité visuelle et de la rapidité de perception). Des symptômes extra-oculaires (maux de tête, douleurs au cou, maux de dos, aux épaules, baisse de performances dans les activités mentales, pertes de concentration) peuvent également apparaître, détaille l’Anses.

La vigilance est de mise chez les plus jeunes

L’organisme alerte aussi sur la vigilance des plus jeunes et de leurs parents dès l’apparition de ces symptômes. « Chez l’enfant, en particulier avant l’âge de 6 ans, des effets sanitaires plus marqués liés au « conflit accommodation-vergence » des yeux pourraient apparaître, du fait du développement actif du système visuel pendant cette période (accommodation, vergence, maturation des voies visuelles, etc.) et ce, d’autant plus que la qualité des contenus 3D, en matière de confort visuel, s’avère très hétérogène, malgré l’existence de recommandations techniques », note-t-il.

Aussi, l’Anses déconseille l’exposition aux technologies 3D aux enfants de moins de 6 ans et recommande que les enfants de moins de 13 ans en aient un usage modéré. Les personnes sujettes à certains troubles visuels (troubles d’accommodation, de vergence, etc.) et de l’équilibre doivent également limiter leur exposition à ces technologies, notamment dans des contextes d’exposition professionnelle.

Dans tous les cas, l’agence rappelle des règles de bon sens pour limiter la fatigue visuelle ou d’autres symptômes générés par des images en 3D : s’éloigner de l' écran, limiter autant que faire se peut le temps d'exposition et consulter un ophtalmologiste afin de dépister d’éventuelles pathologies. Elle sollicite enfin les professionnels de santé, dont les ophtalmologistes et opticiens, pour « informer les parents des symptômes et risques potentiels mais aussi des moyens d’y remédier ».