La 3D remporte un vif succès auprès des cinéphiles. Pour preuve, le film Avatar, qui a enregistré plus de 11 millions d'entrées en France. Selon les studios DreamWorks (qui ont notamment produit "Monstres contre Aliens"), la plupart des films seront d'ici peu en 3D. Mais cette technologie est-elle sans risque pour les yeux ? Si les industriels assurent que le numérique a mis fin aux désagréments liés à la 3D d'antan, certains spectateurs se plaignent encore de fatigue visuelle ou de maux de tête après une projection.

La 3D peut provoquer de la fatigue oculaire ou une vision double

Dans un article paru en avril dernier, le magazine en ligne Slate.fr précisait que, lors du visionnage d'un film 3D, les yeux effectuent des mouvements inhabituels qui, sur une période prolongée, peuvent générer de la fatigue oculaire. En outre, plus les deux caméras qui enregistrent le plan sont éloignées l'une de l'autre sur le tournage, plus l'impression de relief est importante : si cette disparité est trop marquée, le spectateur peut avoir du mal à fusionner les deux images et ressentir une vision double.
Selon un sondage réalisé en ligne par le site Les Numériques.com, auquel ont participé 4 600 personnes, des gênes visuelles ont été évoquées par 11% des répondants. Parmi les symptômes évoqués : une sensation de désorientation, des difficultés d'accommodation, des yeux rouges ou une perception visuelle différente sur chaque oeil, persistante jusqu'à une demi-heure.

Des troubles temporaires sans gravité

Selon les professionnels de la vision, ces effets secondaires sont cependant sans gravité. Interviewée par Radio Canada, la neuro-ophtalmologiste Francine Mathieu-Millaire (Montréal) assure que le visionnage de films 3D "n'est pas dangereux pour les yeux, ni nuisible à la longue. Il n'y a pas de rayon X ou de radiations dangereuses" précise-t-elle. En revanche, elle souligne que l'effet de relief n'est pas perceptible dans certains cas, notamment chez les personnes atteintes de strabisme. Les amétropes doivent quant à eux porter les lunettes stéréoscopiques sur leurs verres correcteurs pendant le visionnage. Le Dr. Mathieu-Millaire avertit enfin que les désagréments passagers liés à la 3D peuvent être intensifiés par l'alcool ou les anxiolytiques.