Des suicides en hausse, des revenus en baisse et des officines qui ferment... Les pharmaciens tirent la sonnette d'alarme sur leurs conditions de travail. Face à une "situation economique catastrophique", ils demandent aux pouvoirs publics "une réévaluation de leur rémunération" et une "réforme" de leur métier".

"La rémunération des pharmacies d'officine est en forte diminution pour la deuxième année consécutive. La perte s'accélère encore en 2016 avec une chute de plus de 2% sur les quatre premiers mois de l'année", écrivent les 9 organisations signataires dont les deux principaux syndicats des pharmaciens (FSPF, USPO), la Chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies (Federgy), l'Association de pharmacie rurale (APR) et l'Ordre national des pharmaciens. Selon le manifeste publié ce 5 juillet, cette situation menace 22 212 officines, leurs 120 000 emplois et 6 500 apprentis qui assistent à "des fermetures brutales pouvant remettre en cause le maillage territorial".

"La pharmacie est bien souvent le seul poste avancé du système de santé et créateur d'emplois qualifiés dans les zones rurales et les quartiers difficiles", ajoutent les auteurs en réclamant "une réforme de l'ensemble de la profession". Le manifeste appelle "le gouvernement à s'engager avant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2017 (présenté à l'automne NDLR) pour fixer un cadre économique clair".  

Les signataires demandent notamment que leur rémunération soit "adaptée" aux nouvelles missions qui pourraient leur être confiées comme les actions de prévention et de dépistage ou la coordination entre les différents professionnels de santé. Ils souhaitent aussi que leur rôle dans le bon usage du médicament et auprès des personnes âgées soit "conforté".