Preuve que la santé visuelle est un enjeu majeur pour les années à venir, l’optique trouve facilement sa place dans les innovations qui serviront à « mieux vivre demain ». Aussi, parmi 60 entrepreneurs de Suisse Romande et de France voisine sélectionnés par la RTS (Radio Télévision Suisse) et France 3 Régions, deux se consacrent à améliorer le quotidien des personnes atteintes de pathologies telles que la Dégénérescence Maculaire Liée à l’âge (DMLA) ou le glaucome. Depuis le mois d’août, ces innovations sont présentées aux téléspectateurs français et romands dans l’émission : « Inventer demain ». Un jury désignera en décembre les 2 meilleurs entrepreneurs de l’année 2014.

Light Vision : la réalité augmentée contre la DMLA

Nous vous en parlions sur Acuité il y a plus d’un an, les lunettes Light Vision devraient arriver sur le marché courant 2015. L’idée est simple : utiliser la réalité augmentée pour pallier aux déficiences visuelles, causées notamment par la DMLA. Concrètement, le dispositif se base sur deux technologies : la projection d'images sur la rétine et un système de suivi des mouvements de la pupille (ou autrement dit eye-tracking).

Déjà récompensée en 2010 et 2011 par le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, cette initiative est le fruit d’une société mulhousienne créée en novembre 2011 et dirigée par Daniel Aït-Yahiatene, directeur d'entreprises internationales depuis 20 ans dans les secteurs du laser et de l'électro-optique. Pour la réalisation de son projet, il s’est entouré d’opticiens émérites, à l’image de Xavier Christin, président de l’association des Meilleurs Ouvriers de France Lunetiers, chargé de la partie « mécano » pour la conception du prototype.

Un oeil avisé contre le glaucome

De son côté, Matteo Leonardi a imaginé une lentille de contact qui enregistre automatiquement les changements dimensionnels de l’œil sur 24 heures. Ce dispositif, pratique et non-invasif, vise à permettre aux ophtalmologistes d’améliorer la gestion de la maladie du glaucome auprès de patients à risque de progression. Cette lentille souple en silicone et à usage unique encapsule un capteur qui détecte les changements circonférentiels de la zone cornéosclérale. Une antenne adhésive est portée par le patient autour de l’œil afin d'enregistrer les données du capteur. Ces dernières sont ensuite transmises par câble à un enregistreur lèger porté par le patient et par Bluetooth à l’ordinateur du praticien.

Arrivant juste après la cataracte dans les principales causes de cécité, le glaucome demeure une maladie difficile à diagnostiquer, souvent détectée trop tard. D’autres entreprises planchent sur le sujet, comme Tissot Medical Research. Et hormis le glaucome, certains ont déjà réfléchi à d'autres possibilités, comme mesurer la glycémie pour aider les diabétiques ou apporter des informations dans le cas des lentilles à réalité augmentée de Babak Parviz, chercheur à l'Université de Washington (Seattle).