Lundi 21 juin, le tribunal arbitral a rendu son verdict suite aux procédures engagées par Hal et GrandVision à l’encontre d’EssilorLuxottica. Et il est favorable au géant de l’optique, qui reprend la main sur la négociation : le groupe franco-italien a désormais la possibilité de mettre fin au rachat prévu depuis deux ans.

Rappel chronologique

Pour rappel, en juillet 2020, alors qu’EssilorLuxottica avait engagé des poursuites judiciaires contre GrandVision auprès du tribunal de grande instance de Rotterdam pour obtenir plus d’informations sur la façon dont le groupe néerlandais a géré la crise du Covid-19, celui-ci avait contre-attaqué en lançant une procédure d’arbitrage à son encontre. En avril dernier, Acuité annonçait déjà que GrandVision devrait finir par céder une partie des informations demandées.

Le tribunal a jugé qu’EssilorLuxottica a le choix de mettre fin à l’acquisition de GrandVision « en raison des violations significatives de GrandVision à ses obligations envers EssilorLuxottica ». Ce qui signifie donc concrètement que le géant de l’optique pourrait annuler purement et simplement le rachat.

EssilorLuxottica laisse planer le doute

Dans un communiqué paru lundi soir, EssilorLuxottica indique « étudier actuellement ses options dans le cadre de cette transaction » et qu’il « communiquera en temps voulu la suite à y donner ».

Le directeur général, Francesco Milleri, ajoute : « Même si nous déplorons que la faute de GrandVision ait conduit à la situation actuelle, nous sommes satisfaits que le tribunal ait entendu notre position au sujet des engagements des parties et sur l’importance d’honorer ces engagements. »

De son côté, Hal a précisé, dans un autre communiqué, que « le tribunal a déclaré qu’[il] n'avait pas manqué à ses obligations concernant la transaction, mais qu’il a simplement rejeté la demande de Hal de déclarer que GrandVision n'avait pas violé de manière substantielle le contrat conclu avec EssilorLuxottica au titre du rachat ».

Rappelons qu’EssilorLuxottica a déjà entamé les démarches pour vendre 350 magasins en Europe, comme négocié avec la Commission européenne. Difficile d’imaginer, après tout le chemin parcouru, que le géant de l’optique abandonne ce projet.