Altares a publié les chiffres des défaillances d'entreprises en France pour le troisième trimestre 2025 et l’été 2025 aura été particulièrement difficile pour notre secteur, au regard de l'été dernier.
Les commerces du soin de la personne, dont l’optique fait partie, affichent une évolution parmi les plus fortes du trimestre (N-1) : +40 % de défaillances, contre +5 % dans l’habillement et -1 % dans le commerce alimentaire.
En optique
D’après les données publiées par Altares, la filière enregistre 34 défaillances au 3e trimestre, comme au 2e trimestre (34), et 35 au premier trimestre.
Si le nombre défaillances semblent stables en valeur absolue, la hausse à N-1 atteint +47,8 %, un niveau bien supérieur à la moyenne nationale (+5,2 %).
Ces défaillances du T3, qui incluent 24 liquidations judiciaires, 8 redressements et 2 sauvegardes traduisent un resserrement des marges et une érosion continue de la rentabilité. Des chiffres qui restent néanmoins en deçà des ouvertures de magasins.
Selon nos confrères de Bien Vu*, « 238 nouveaux points de vente d’optique ont été créés en France métropolitaine (hors Corse et DROM) » depuis le début de l'année, « tandis que 70 liquidations judiciaires ont été prononcées » (chiffres Altares Dun & Bradstreet France).
Un été record pour les défaillances en France
Si la filière optique traverse une zone de turbulences, c’est aussi le reflet d’une conjoncture nationale dégradée.
En France, 14 371 entreprises ont fait défaut entre juillet et septembre 2025, un record pour une période estivale. Près de 6 800 procédures ont été ouvertes sur le seul mois de septembre, un volume inédit depuis 2009.
Les secteurs les plus touchés en dehors du commerce de détail du soin de la personne et de l’optique (+40 %) sont l'industrie manufacturière (+17 %), et les services aux entreprises (+9 %).
Si les défaillances globales en France dépassent désormais 68 000 entreprises, le secteur de l’optique suit une trajectoire similaire, confirmant une année 2025 sous tension.
Dans ce paysage morose, un élément reste encourageant : la part des procédures de redressement et de sauvegarde augmente. Elles représentent désormais un tiers des jugements, contre moins d’un quart avant 2023. L’étude note que la construction et le commerce alimentaire montrent des signes de stabilisation.
Selon Altares, la période des fêtes pourrait offrir un « un répit salutaire aux petites entreprises, les plus exposées aux risques de défaillance », à condition que la consommation reprenne légèrement.
Pour Thierry Millon, directeur des études : « Le mois de septembre, loin de confirmer les frémissements de début d’été, a refroidi les espoirs d’un retournement. L'économie française est plongée dans un épais brouillard. L’incertitude est encore montée d’un cran gelant les décisions d’investissement et d’embauche, même chez les dirigeants les plus aguerris. Néanmoins, rien n’est figé...»
*Bien Vu, hors-série observatoire de l'optique, numéro 348, novembre 2025.
