Les opticiens allemands s’attendent à passer une période difficile, en raison de la réforme du système de santé local et plus précisément de la baisse des remboursements des verres par le régime de sécurité sociale. La mesure entrera en application le 1er janvier 2004. La guilde des opticiens des régions Rhin – Ruhr estime que 1500 à 2000 magasins d’optique connaîtront des difficultés au cours des prochaines années. En tout état de cause, peu d’opticiens ont une quelconque visibilité sur leur volume d’affaires l’an prochain. Si pour l’heure, beaucoup de consommateurs se précipitent pour acheter des lunettes à un coût de revient raisonnable en se faisant rembourser, un grand nombre de clients soit n’achètera plus de lunettes, soit n’achètera que des modèles bon marché après le 1er janvier. Les opticiens anticipent pour 2004 une baisse de la qualité générale des produits et une concurrence accrue sur les segments bas de gamme. Le rythme de renouvellement des équipements devrait passer de trois à cinq voire six ans, en conséquence de la réforme initiée par l’Etat fédéral. De fait, Rodenstock prévoit une perte de 15 % de son chiffre d’affaires sur les trois prochaines années. Les témoignages recueillis par la presse allemande auprès des opticiens sont pragmatiques : « Je ne crois pas une catastrophe annoncée. Naturellement, beaucoup de gens retarderont leur achat de lunettes au maximum, mais ceux qui auront vraiment besoin de lunettes, par exemple pour conduire, iront tout de même chez leur opticien pour ne pas finir contre un arbre ! ». Le syndicat des opticiens ZVA prône un système de subventions alternatif et souligne que les remboursements optiques ont pesé moins de 0,5 % des dépenses totales des caisses au 1er trimestre 2003 et que les mesures envisagées n'apporteront au mieux qu'une économie de 0,1 % des dépenses totales.