Economie

Déremboursement : face à la grogne, Roselyne Bachelot revient sur ses propos

Déremboursement : face à la grogne, Roselyne Bachelot revient sur ses propos
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Souhaitant éteindre la polémique suscitée par sa déclaration, dimanche 13 avril, évoquant l'hypothèse d'un déremboursement de l'optique par la Sécurité sociale, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot a souligné aujourd'hui qu'une réflexion avait bien été lancée mais pour "au contraire renforcer la prise en charge solidaire des dépenses d'optique" pour les "concitoyens les plus modestes" et entamer une concertation avec les acteurs concernés. Lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, elle a dénoncé une "polémique ridicule", se demandant "où les commentateurs étaient allés trouver cette affaire". "A aucun moment je n'ai retrouvé trace de ce qui a été dit" a-t-elle affirmé en ajoutant qu' il "convient de ne pas opposer qualité des soins et bonne gestion parce que c'est la qualité des soins qui permet la bonne gestion et c'est la bonne gestion qui nous permettra de financer ce qui est souhaitable".

Tirs de barrage dans la filière visuelle

Ses propos avaient suscité immédiatement de vives réactions, notamment de l'Asnav et de la Mutualité Française, qui craignent qu'un tel désengagement nuise gravement, le cas échéant, à la santé visuelle des Français.
Les ophtalmologistes sont également venus gonfler les rangs des protestataires. Dans un communiqué, le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) a indiqué "s'associer à la réprobation unanime qui accueille les récentes déclaration du ministre de la Santé". "Le déremboursement (...) entraînerait au contraire des coûts supplémentaires et une triple régression" : régression dans la solidarité et dans l'accès aux équipements optiques (notamment pour les moins de 18 ans et les bénéficiaires de la CMU), régression dans les garanties pour l'usager (qui ne bénéficierait plus régulièrement des conseils avisés de l'ophtalmologiste) et régression pour la santé publique, avec les dépenses qui seraient engendrés par les maladies cécitantes non décelées à temps.
Le Snof dénonce également "l'inconséquence" des annonces du Roselyne Bachelot, "car c'est en avril 2007 qu'elle a elle-même fait paraître deux décrets visant à faciliter l'accès des assurés sociaux au renouvellement de leur équipement optique". "En donnant la parole aux usagers à l'occasion des Etats généraux de la vue" qu'ils organisent le 17 avril, "les Ophtalmologistes de France participent au refus unanime de la démédicalisation des lunettes : la santé de la vue est un enjeu de santé publique" conclut le communiqué.
Alain Gerbel, Président de la Fnof (Fédération Nationale des Opticiens de France) a pour sa part garanti sur RMC qu'une baisse de la TVA, de 19,6% à 5,5%, des équipements optiques ferait "immédiatement baisser les prix de 15%"

Les syndicats montent au créneau

Les syndicats de travailleurs ont aussi condamné les propos de la ministre. La CGT qualifie de "très mauvaise et scandaleuse" l'idée de retirer à la Sécurité sociale le droit de rembourser l'optique, qui "annonce un nouveau coup détestable". "La CGT mesure la gravité de la déclaration et les conséquences qu'aurait ce transfert de financement pour les salariés, les assurés sociaux et la Mutualité" poursuit-elle. Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, estime que ce projet était "une première pierre vers d'autres déremboursements totaux", et constituait une "remise en cause des droits".
Aujourd'hui, l'Asnav a de nouveau réagi dans de nombreux médias. Sur l'Express.fr, son vice-Président Christian Roméas précise que "Roselyne Bachelot n'a parlé que de l'aspect financier du déremboursement, et oublie qu'un désengagement serait synonyme de démédicalisation. Chaque complémentaire serait libre de proposer des équipements selon ses propres critères". Il demande désormais "une table ronde avec le gouvernement", comme le souhaite également la Mutualité française. "Négocions avant de faire des déclarations. Je demande que l'on essaye de faire une analyse détaillée de la situation pour trouver des solutions communes" réclame son Président Jean-Pierre Davant.

La suggestion du gouvernement, qui a fait bondir l'opposition, ne fait pas non plus l'unanimité à droite. Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP, a ainsi soulevé le problème des personnes n'ayant pas de complémentaires, qui totalisent 8% de la population.

Écrit par la Rédaction
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