Depuis lundi, tous les opticiens des centres commerciaux de plus de 20 000 m² sont fermés. Tous ? Non. Les magasins liés à l’alimentaire restent ouverts… mais pas uniquement pour l’alimentaire. Ce qui signifie que l’éventuelle partie optique de ces hypermarchés continue de tourner. Un de vos confrères nous a interpellés ce matin à ce sujet.

Stéphane Haïart, dirigeant de 7 magasins Irisoptic dont 3 actuellement fermés du fait des nouvelles mesures, est courroucé par la situation dans le centre commercial de Leers, près de Roubaix dans le Nord. « Notre magasin est obligé de fermer, alors que dans le même temps, nos confrères d’Auchan Optique sont autorisés à ouvrir », déplore-t-il à acuite.fr. « C’est selon moi de la concurrence déloyale. »

Une ouverture légalement autorisée

En effet, si les hypermarchés avaient été contraints de fermer leurs rayons « non-essentiels » pendant le 2e confinement suites aux demandes insistantes des commerces à l’arrêt, aucune mesure n’a été prise en ce sens depuis les dernières annonces de Jean Castex. Faisant partie de l’hypermarché autorisé à ouvrir, il n’y a ici rien d’illégal.

« Du point de vue juridique, ils en ont le droit, et je peux les comprendre : si j’avais le droit d’ouvrir, je le ferais sans doute », concède d’ailleurs Stéphane Haïart. « Mais d’un point de vue moral, ils auraient pu fermer, pour l’égalité. D’autant que ce sont nos bailleurs, via leur filiale immobilière, et on paye notre loyer même si on ferme. »

« Ce décret a été écrit dans l’urgence et organise une concurrence déloyale. »

Dans ce contexte difficile, c’est une pilule difficile à avaler. « Je veux bien entendre que la galerie ferme, j’ai souvent trouvé les mesures sanitaires justes. Mais là, même en essayant de prendre du recul, j’ai du mal à comprendre. On ferme car le centre est trop grand, mais eux peuvent tout ouvrir », se désole Stéphane Haïart. « Ce décret a été écrit dans l’urgence et organise une concurrence déloyale. »

Et maintenant ? Que tout le monde ferme ou que tous les opticiens rouvrent ? « J’ai juste espoir que l’on nous reconnaisse non pas en tant que commerce essentiel, mais comme des professionnels de santé qui apportent un vrai service à la population », conclut Stéphane Haïart.