Les dépenses de santé couvertes par les régimes collectifs progressent fortement : selon l’analyse annuelle de la société de courtage et d'étude WTW, elles affichent une dérive de +5,5 % sur les six premiers mois de 2025.

Une tendance qui s’installe depuis 2022 et qui devrait encore se renforcer en 2026, sous l’effet combiné de l’inflation médicale, des réformes réglementaires et du vieillissement de la population, « dans un contexte de pression fiscale accrue et de transformation continue du paysage de la santé en France ».

Une tendance haussière qui accélère

La dérive moyenne des prestations de santé s’établit à +4 % entre 2018 et 2026, et même en moyenne de +5,3 % entre 2022 et 2026, toujours selon WTW. Les projections estiment la dérive annuelle à +5,7 % en 2025 et +5,9 % en 2026.

Cette hausse dépasse celle du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), limité à +2,4 % sur la même période, ce qui rend les contrats adossés au PASS insuffisants pour assurer l’équilibre financier des régimes.

Optique : consommation en hausse

Le premier semestre 2025 a été marqué par une nette progression de l’usage des soins, avec des pics jusqu’à +6,9 % en avril et mai. Les principaux postes concernés sont :

  • les hospitalisations : +8 %
  • les consultations, les visites et la pharmacie : +7 %
  • l'optique : +5 %, portée par une augmentation de la fréquence d’équipement (+4 %)

Ces chiffres corroborent notre analyse du chiffre d'affaires de notre secteur. C'est en effet en avril et en mai 2025 que nous avons constaté une meilleure activité des magasins.

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De nouvelles mesures pesantes

WTW estime que plusieurs projets de réforme pourraient accroître le coût des régimes collectifs, parmi lesquelles :

  • le remboursement des verres freinateurs de myopie pour les enfants ;
  • l’extension du 100 % Santé aux fauteuils roulants ;
  • un possible remboursement de traitements contre l’obésité ;
  • la refonte du forfait médecin traitant ;
  • la prise en charge partielle ou totale des protections périodiques ;
  • l’évolution du périmètre des affections de longue durée.

À cela pourrait s’ajouter une fiscalité renforcée : le gouvernement étudie une taxe additionnelle sur les complémentaires santé, sous forme d’une contribution exceptionnelle en 2025 puis d’une hausse pérenne de la taxe de solidarité additionnelle dès 2026.