Porter une paire de lunettes peut être difficilement supportable, voire impossible. Certaines personnes souffrent de manière intense, à cause de la pression exercée sur les tempes, par les branches des montures.

Et dans leur cas, qu’elles soient bien ajustées ou non, n’y change rien. Elles ne parviennent pas à les garder plus d’1 heure.

Des douleurs par compression

Il s’agit du « syndrome de la casquette », un phénomène qui fait l’objet d’études sérieuses et qui toucherait environ 4% de la population. L'International Headache Society définit ce syndrome comme une « névralgie crânienne causée par une pression externe continue sur la tête ».

N’importe quel objet qui s’appuie sur les tempes (branches de monture, casquette, chapeau, casques…), engendre des douleurs par compression. Même les masques de protection contre le covid-19 peuvent poser problème !

Pas d’alternative ou de traitement connus

La symptomatologie est caractéristique : il s’agit d’une « douleur crânienne constante dans la zone soumise à la pression, qui augmente au fil des minutes, qui n'est pas associée à d'autres symptômes et qui disparaît après le retrait du stimulus causal ». En cas de port plus prolongé, il y a un risque d’apparition d’une véritable crise de migraine.

Détail significatif, leurs douleurs ne disparaissent pas avec les médicaments, habituellement efficaces contre la migraine. La seule solution connue jusqu’à présent et qui ne nécessite aucun traitement supplémentaire, consiste à retirer l’objet qui provoque la pression.

Un nouveau dispositif créé par l’atelier Fleury

visuels_-lunettes_branches_verticales_pour_corps_de_texte.pngLa maison Fleury Opticiens SA, située à Bulle, en Suisse a décidé de se pencher sur la question, lorsqu’une cliente leur a confié souffrir de ce syndrome. L’opticien Kurt Grossrieder imagine immédiatement une monture, avec 2 points d’appui pour les branches, situés sur le nez et derrière la tête. Les branches « verticales » évitent ainsi les zones de compression douloureuses. Afin de vérifier la stabilité du procédé, un prototype est élaboré au sein de l’atelier, avant d’être testé par la cliente pendant un mois entier.

L’essai s’avère concluant : « Une fois posées sur le nez, elles ne bougent pas. Mais le plus extraordinaire, c’est qu’elles savent se faire oublier, c’est-à-dire qu’on ne les sent pas. Du jamais-vu au sens propre comme au sens figuré », nous a indiqué la cliente.

Une solution qui pourrait peut-être un jour être proposée en France, résolvant la souffrance de beaucoup de personnes.